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Marseille: le maire des 11 et 12e arrondissements insiste pour récupérer la compétence de la propreté

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Sylvain Souvestre a, jeudi 11 janvier, adressé une troisième lettre à Benoît Payan pour lui réitérer cette demande. L'élu estime que la gestion actuelle, partagée par la métropole et la municipalité, ne permet pas de régler efficacement le problème.

"Qu'il accepte enfin notre main tendue." Jeudi 11 janvier, Sylvain Souvestre a adressé une lettre à Benoît Payan, le maire de Marseille. Dans cette missive, l'édile des 11 et 12e arrondissements lui demande de récupérer l'entièreté de la compétence de la propreté et de voirie et de la déléguer aux maires de secteur.

Aujourd'hui, la compétence de la propreté et de la voirie fait l'objet d'un accord de cogestion entre la ville et la métropole. Cette dernière "est responsable financièrement, techniquement, des hommes et machines". La municipalité, quant à elle, prend en charge la partie opérationnelle, pilotée par deux adjointes.

Selon Sylvain Souvestre, invité de BFM Marseille Provence ce lundi 15 janvier, les résultats ne sont pas au rendez-vous. C'est la troisième fois que l'élu Les Républicains (LR) fait part de son "mécontentement" à Benoît Payan par écrit.

L'importance de la "proximité"

"Nous avons aujourd'hui deux adjointes qui sont complètement hors-sol, qui ne connaissent pas les territoires. D'ailleurs, elles ont refusé ma proposition de venir voir les rues et comment ça se passe sur mon secteur", s'agace-t-il.

Le maire des 11e et 12e arrondissements est convaincu que l'amélioration de la propreté à Marseille passera par une prise d'appui sur les huit maires de secteurs.

"Le maire de Marseille est à la tête d'une quasi-petite métropole de 900.000 habitants et nous, nous avons entre 60.000 et 140.000 habitants. (...) C'est nous que les habitants viennent voir pour les problèmes de propreté. (...) Nous connaissons notre territoire, les petites spécificités. Ce n'est pas à la ville de Marseille de gérer les compétences de proximité."

Une solution plébiscitée par les habitants?

La solution que propose Sylvain Souvestre est, assure ce dernier dans sa missive, soutenue par les habitants de son secteur, les comités d'intérêts du quartier et "l'ensemble du tissu associatif". Plus globalement, c'est une "attente très forte de Marseillais et des Marseillaises". Et pas seulement ceux qui vivent dans le centre-ville.

"Je lui rappelle qu'il existe 14 autres arrondissements, qui regroupent 90% des Marseillais", souligne l'élu. Et d'ajouter: "Les quartiers est et les quartiers sud ne doivent plus être mis au pain sec et à l'eau en termes de sécurité, de propreté, d'école et d'infrastructures."

Reste que la délégation de la compétence aux maires d'arrondissement risque d'être insuffisante, selon l'édile des 11e et 12e arrondissements. L'intéressé presse ainsi Benoît Payan d'actionner le levier de la police.

"On doit être dans la répression"

"Pour moi, on a dépassé le problème de la simple prévention. On doit être dans la répression. Il ne peut pas y avoir de propreté sans répression à Marseille. Cela fait trois ans que l'on demande de continuer le plan de vidéosurveillance. Et cela fonctionne très bien sur mon secteur puisqu'à chaque gros problème de propreté, je vais déposer plainte et on a retrouvé des auteurs. Certains ont été condamnés à de la prison avec sursis, à 25.000 euros d'amende pour des dépôts sauvages."

Sylvain Souvestre peine à comprendre pourquoi le maire de Marseille n'a pas d'ores et déjà accédé à sa demande. Il s'interroge: "Je pense qu'il y a peut-être des calculs politiciens parce que la propreté est un vrai problème historique à Marseille. Au contraire, ce serait une facilité pour nous de ne pas la récupérer", insiste-t-il.

"La présidente de la métropole a proposé 200 millions d'euros à la ville de Marseille, notamment pour l'aider sur les problèmes de sécurité, de vidéosurveillance, justement pour lutter en partie contre les jets clandestins. Le président de région est prêt à l'aider également", fait-il remarquer. "Aujourd'hui, on doit travailler collectivement."

Pour Sylvain Souvestre, "la propreté n'est pas de gauche ou de droite. C'est un problème marseillo-marseillais".

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions