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Grève du nettoyage à la gare de Marseille: la légitimité du conflit social devant la justice

La gare Saint-Charles de Marseille le 13 août 2023.

La gare Saint-Charles de Marseille le 13 août 2023. - BFMTV

Laser Propreté et les salariés étaient au tribunal judiciaire de Marseille ce lundi après deux semaines de grève des agents de nettoyage. La décision a été mise en délibéré à vendredi.

Entamée depuis deux semaines, la grève de salariés de la propreté de la gare Saint-Charles, qui dénoncent le non-paiement de salaires, est-elle légitime? Leur employeur, Laser Propreté, l'a affirmé lundi devant le tribunal judiciaire de Marseille. Après plus d'une heure d'audience, la décision a été mise en délibéré à vendredi.

"Quand on a un conflit social, il faut dire pourquoi. Nous avons payé l'intégralité des salaires", a affirmé à l'AFP Denis Ferre, conseil de la société Laser Propreté à l'origine de cette plainte.

"Cette audience a pour but de faire en sorte que les salariés qui souhaitent travailler puissent le faire et que le matériel soit libéré", a-t-il ajouté.

"Une grève licite"

L'entreprise de nettoyage accuse les grévistes de la gare Saint-Charles, où transitent 16 millions de voyageurs par an, d'empêcher certains autres salariés de reprendre le travail, rapport d'huissier de justice à l'appui.

Un argument réfuté par l'avocate des salariés, Me Marylou Diamantara, pointant son propre rapport d'huissier prouvant le contraire: "Après sept jours de grève, une personne a voulu reprendre son travail mais, étant seule, elle n'avait pas les moyens de travailler dans cette gare qui ne se nettoie pas avec de simples balais mais avec un équipement lourd, qui plus est insuffisant".

"C'est une grève licite, connue et revendiquée, qui n'entrave qui que ce soit", a-t-elle ajouté, pointant à l'inverse "les souffrances vécues" par certains qui, par manque de moyens fournis, "sont obligés d'acheter eux-même des sacs poubelles": "Ils réclament juste le paiement de leur dû".

Un arrêté de Benoît Payan

Depuis le 1er août, plusieurs salariés de l'entreprise Laser Propreté, d'abord ceux chargés du nettoyage de la gare Saint-Charles, rejoints ensuite par leurs collègues du métro de Marseille, sont en grève.

Beaucoup d'entre eux affirment ne pas avoir perçu l'entièreté de leurs salaires de ces derniers mois, notamment des heures supplémentaires pour travail du dimanche et jours fériés ou encore diverses primes.

Face à une accumulation remarquée de déchets à la gare Saint-Charles, en pleine saison touristique, le maire de Marseille, Benoît Payan, avait pris un arrêté jeudi enjoignant la SNCF à nettoyer la gare en raison des "risques d'incendies et d'insalubrité que cause l'amoncellement d'ordures".

Une opération de nettoyage mandatée par la SNCF avait alors été menée dans la nuit de jeudi à vendredi. Mais depuis la grève a perduré après l'échec de différentes réunions de négociations et les déchets ont recommencé à s'amonceler.

Juliette Vignaud avec AFP