Marseille: des peines allant jusqu'à dix ans de prison pour des membres du gang "Arrow Baga"

La balance d'une statue de la déesse de la Justice, au Palais de Justice de Rennes, le 19 septembre 2017 - LOIC VENANCE
Quinze membres du gang criminel nigérian des "Arrow Baga" ont été condamnés vendredi, à Marseille, à des peines allant de deux à dix ans de prison pour leurs méthodes ultraviolentes, notamment deux viols collectifs de prostituées.
Le tribunal correctionnel de Marseille jugeait depuis le 6 novembre ces quinze hommes, âgés de 22 à 40 ans, pour agression sexuelle, proxénétisme et des faits allant des violences et extorsions à l'aide à l'entrée et au séjour irrégulier d'étrangers.
Interdiction définitive du territoire français
Tous ont été reconnus coupables d'association de malfaiteurs pour leur appartenance aux "Arrow Baga", l'un des gangs mafieux nigérians ayant pris pied il y a quelques années dans la cité phocéenne.
Une interdiction définitive du territoire français a été prononcée contre l'ensemble des condamnés.
Six d'entre eux ont été condamnés à dix ans de prison, la peine maximale encourue, pour avoir pris part à des viols collectifs, correctionnalisés en agressions sexuelles commises en réunion et avec usage d'armes.
Deux viols collectifs
Le tribunal avait été saisi de deux viols collectifs, l'un commis le 30 mars 2020 par une vingtaine d'hommes sur quatre prostituées nigérianes dans un appartement d'une copropriété privée très dégradée transformée en squat.
L'autre remontait au mois de juillet 2019 et avait eu lieu dans une maison abandonnée des quartiers nord de Marseille utilisée par les "Arrow Baga" comme leur siège. Une jeune femme y avait été violée par plusieurs hommes pour la forcer à se prostituer.
Dans son réquisitoire, la procureure Marion Luna avait dénoncé, lundi, la violence de ces agressions. "Les +cults+ nigérians" - anciennes fraternités étudiantes devenues des organisations criminelles - "usent du viol comme d'une punition, une arme de domination. Ils ont pour méthode de briser les prostituées avec le viol et de les frapper pour les garder à leur service".
Les neuf autres prévenus ont été condamnés à des peines allant de deux à huit ans de prison, les plus lourdes sanctionnant des faits de proxénétisme par contrainte ou un rôle particulièrement élevé dans la hiérarchie de ce gang identifiable à ses tenues de couleur rouge.