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Marseille: des habitants mécontents de la privatisation de certaines plages pour les JO 2024

À Marseille, un arrêté de la métropole et de la préfecture privatise certaines plages pour les entraînements des sportifs des Jeux olympiques de 2024

À Marseille, un arrêté de la métropole et de la préfecture privatise certaines plages pour les entraînements des sportifs des Jeux olympiques de 2024 - BFM TV

L'association "les Nageurs du Prado" demande au maire de Marseille, Benoît Payan, de reconsidérer cette décision.

"Ne privez pas les Marseillais de leurs plages." À Marseille, depuis le 2 juin, un arrêté de la métropole et de la préfecture privatise certaines plages pour les entraînements des sportifs des Jeux olympiques, dont elle sera ville hôte en 2024. Cette privatisation n'est pas du tout au goût de l'association "les nageurs du Prado" qui dénonce, dans une lettre ouverte adressée à Benoît Payan, Michèle Rubirola, Samia Ghali et Tony Estanguet, une décision pénalisante pour les habitants de la ville.

"Dans un contexte où la ville de Marseille n’offre que très peu d’accès à ses 54 km de littoral, vraiment très peu de plages, très exiguës, transformer pendant deux ans toute une plage en “KITE ZONE” est plus que pénalisant pour la population, et même révoltant", déclare l'association sur un post Facebook.

Pour l'association, cette privatisation, "présente beaucoup d'inconvénients et de dangers pour la ville", dont notamment celui de "laisser les kitefoils évoluer sur un chenal théorique près des enfants de l’école de voile et des nageurs".

"Reconsidérer" cette décision

L'association redoute que la communication faite sur le kitefoil à Marseille envoie "de très mauvais signaux aux kiters français et étrangers (...) qui penseraient à raison qu'à Marseille, on peut pratiquer le kitefoil à partir de la plage, tout près de la Corniche".

"Les nageurs du Prado" demandent à Benoît Payan, Michèle Rubirola, Samia Ghali et Tony Estanguet de reconsidérer cette décision de privatiser les plages.

"Nous vous demandons de reconsidérer votre décision, indiquent l'association. (...) De la même manière que le COJO modifie les lieux de plusieurs épreuves majeures car mal pensés à l'origine, voir la boxe, le hand-ball, le basket, le tir..."

"Tout en conservant les épreuves de voile à Marseille, nous vous demandons de déplacer les épreuves de foil sur des sites adaptés, à Hyères l'Almanarre, ou à Port Saint Louis du Rhône (plus venté et dans la Métropole) ou même à Marignane, réclament l'association. Vous en avez largement le temps et nous y encouragerons vivement les athlètes."

"Un site complètement à l'arrêt"

Cette privatisation a un impact économique dans le secteur du tourisme. Depuis la prise de l'arrêté, le gérant de l'entreprise de location de jet-ski "Sojet13", qui accueille 10.000 visiteurs et réalise un chiffre d'affaires de 600.000 euros chaque saison, ne peut plus pratiquer son activité.

"C'est un site complètement à l'arrêt, déclare au micro de BFMTV, Sofiane Yaya, gérant de l'entreprise de location de jet-ski "Sojet13". Pour des passionnés comme nous, c'est très dur. (...) C'est tout de même une douzaine de personnes qui ont été licenciées pour motifs économiques, indique-t-il. C'est 200.000 euros d'investissement pour l'année 2022, en stand-by."

Pourtant, chaque année, il paie 800 euros de taxes qui lui donne le droit de naviguer.

Solenne Bertrand