Marseille: 18 mois de prison avec sursis requis contre la présidente de l'association Grand Cœur

Des voyages de rêve à des prix défiant toute concurrence. C'était la promesse de l'association Grand Coeur, installée dans le 13e arrondissement de Marseille, et depuis épinglée par la justice.
Ce lundi 28 avril, le procureur de la République de Marseille a requis 18 mois d'emprisonnement avec sursis, le remboursement total des fonds détournés et 5.000 euros d'amende à l'encontre de Fatima A., la présidente de l'association.
Elle est accusée d'avoir vendu à ses clients des croisières, des séjours à New York ou encore à Disneyland Paris, à des prix attractifs. Seul bémol: ces voyages de rêve n'avaient jamais lieu ou partiellement, tout au plus.
53.000 euros de préjudice
Ce lundi, 35 personnes se sont constituées partie civile dans ce procès pour un préjudice total estimé à plus de 53.000 euros. Lors de sa plaidoirie, l'un des avocats des plaignants a d'ailleurs évoqué des "rêves volés" et des "coeurs brisés".
En janvier 2024, une des familles victimes avait déclaré à BFM Marseille Provence avoir versé à l'association Grand Coeur près de 1.300 euros pour des vacances dans un camping à Argelès-sur-Mer. Mais à mi-séjour, la direction de l'établissement leur avait demandé de quitter les lieux, les frais versés par l'association ne couvrant que sept jours de camping.
"J'ai dû débourser à nouveau de l'argent pour que mes enfants puissent continuer leurs vacances. Concrètement, l'argent que j'avais mis de côté est reparti dans un autre camping", nous racontait Mélanie, toujours en attente d'un remboursement de la part de l'association.
Une autre victime affirmait encore que son voyage avait été annulé à deux reprises par l'association Grand Coeur. "Le montant qu'elle nous doit atteint 4.800 euros", confiait Anissa à BFM Marseille Provence.
De son côté, Moussa, père de famille, avait prévu de passer les fêtes de Noël à Time Square à New York. Mais son séjour avait lui aussi été annulé par l'association.
"Mes enfants ont pleuré, ça devait être leur cadeau de Noël et d'anniversaire, et ils n'ont finalement rien eu cette année", regrettait Moussa auprès de BFM Marseille Provence. "On s'est sacrifié pour ce voyage".
Le procès mis en délibéré
Ce lundi, Ines, la fille de Fatima A., a également comparu devant le tribunal correctionnel de Marseille en tant que trésorière de l'association. Fatima A. a cependant déclaré l'avoir nommé a son insu et avoir validé des opérations financières suspectes en son nom.
Lors de son passage à la barre, Ines a présenté ses excuses auprès des victimes et a déclaré comprendre "leur haine". Le procès a été mis en délibéré le 11 juin prochain, date à laquelle le jugement sera rendu.