La Major, fontaines, hôtels… Sept nouveaux édifices marseillais classés aux monuments historiques

Le ministère de la Culture a annoncé le classement au titre de monuments historiques de sept édifices marseillais. Parmi eux, la Major, qu voit son périmètre de protection étendu.

En janvier dernier, la ministre de la Culture Rachida Dati en déplacement sur la cité phocéenne avait promis "une vaste campagne de protection du patrimoine de Marseille". Ce jeudi 15 mai, le gouvernement a annoncé le classement au titre de monuments historiques de sept monuments marseillais.

"Une première étape importante en faveur de la protection du patrimoine de la ville", s'est réjoui le ministère de la Culture dans son communiqué d'annonce. Parmi les lieux désormais protégés, deux édifices religieux, deux hôtels et trois fontaines.

Églises et fontaines désormais classées

Tout d'abord, la cathédrale Sainte-Marie Majeure, ou plus familièrement la Major, située dans le 2e arrondissement. Classée depuis 1906, son périmètre de protection est désormais étendu, pour inclure la grille de clôture de la cathédrale réalisée par Révoil à la fin du 19e siècle, et les nouvelles sacristies édifiées pendant la Seconde Guerre mondiale.

De son côté, l'église Sainte-Marie-Madeleine dite des Chartreux (4e arrondissement) était déjà inscrite au titre des monuments historiques depuis 2020 mais bénéficie désormais d’une mesure de classement.

Troisième monument classé: l'hôtel de Pesciolini ou de Mazargues, situé dans le 1er arrondissement. "L’hôtel est un témoignage rare de la Marseille baroque au début du règne de Louis XIV", a relevé le ministère. Le style néo-Louis XIII de l'hôtel et musée Grobet-Labadié, également dans le 1er arrondissement de la cité phocéenne, lui a aussi valu son classement en monument historique.

Enfin, trois fontaines monumentales édifiées sous la Troisième République et qui "illustrent l'âge d'or de Marseille" sont désormais classées: la fontaine Estrangin située sur sa place éponyme dans le 6e arrondissement, la fontaine des Danaïdes au sein du square Stalingrad dans le 1er arrondissement et la fontaine Cantini sur la place Castellane.

De plus hautes subventions

Une fois classés, ces monuments peuvent bénéficier de plus grandes aides de l'État. Les taux de subvention sont "différenciés en fonction du niveau de protection", confirme la direction régionale des affaires culturelles.

"Des taux-objectifs ont été fixés, qui peuvent être modulés mais sont ordinairement les suivants: 40% pour les classés, 20% pour les inscrits", détaille la Direction régionale des affaires culturelles à BFM Marseille Provence.

La ville de Marseille accueille de son côté ces nouveaux classements à bras ouverts, mais évoque un "rattrapage sur la question de la reconnaissance patrimoniale" plutôt qu'une aubaine.

Un coup de projecteur

Ce classement, au-delà de la protection qu'il apporte aux monuments, permet de mettre en valeur le patrimoine si cher à Marseille. Certains édifices, tels que la Major, sont déjà bien connus des Marseillais et des touristes. Elle ne laisse déjà personne indifférent. "C'est très impressionnant, l'atmosphère est vraiment très particulière", confie Maïté, une visiteuse belge à BFM Marseille Provence.

D'autres, toutefois, sont nichés dans la ville et peu de personnes connaissent leur richesse historique et culturelle. C'est le cas des fontaines, qui voient chaque jour passer des centaines de personnes en se faisant presque oublier malgré leur majestuosité.

Dix nouveaux édifices marseillais pourraient eux aussi être protégés dans l'année, notamment des écoles et des églises paroissiales.

Juliette Moreau Alvarez