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"La justice ne nous écoute pas": à Marseille, les victimes d'une arnaque aux voyages réclament un procès

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La présidente de l'association Grand Coeur est jugée à Marseille pour des escroqueries aux voyages. Alors qu'une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité a été décidée, les victimes réclament un procès public.

Ni voyage, ni procès. Les 35 victimes d'une escroquerie de l'association Grand Coeur, à Marseille, est en colère. Toutes dénoncent l'absence de procès contre la présidente de cette association, accusée d'avoir vendu des voyages qui n'ont jamais eu lieu, au profit d'une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC).

"On est déçu de la justice qui ne nous écoute pas, elle n'est pas là pour les victimes, on ne va pas avoir le droit de s'exprimer", déplore Eric au micro de BFM Marseille Provence. En 2023, il avait réservé un voyage à New-York qui a finalement été annulé sans être remboursé, pour un préjudice de 3.000 euros.

"Un choix de clémence"

Face à cette arnaque, les victimes voulaient être entendues par la justice. "Quand on propose des voyages à Disneyland, ce n'est pas pour nous, mais pour nos enfants. On est obligés de leur dire qu'on n'ira pas, on a beaucoup de déception", poursuit Éric.

Pour Me Nicolas Berthier, avocat de parties civiles, cette décision de CRPC "alimente le ressenti" d'un "choix de clémence" en faveur de la mise en cause. "Ce qui est étonnant quand même, c'est que compte tenu du nombre de victimes, l'ampleur du préjudice, cela pose question."

La présidente de l'association Grand Cœur, accusée d'être responsable d'un préjudice de plus de 50.000 euros, est poursuivie pour abus de confiance et a reconnu les faits.

La comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) lui permet d'éviter un procès, si elle accepte la peine requise par le procureur. En cas de refus, la présidente de l'association sera jugée devant le tribunal correctionnel.

Cindy Chevaux avec Arthus Vaillant