Incendie à Mouriès: les feux de forêts sont-ils courants en hiver?

Bien qu'étonnant au premier abord, l'hiver est une saison propice aux incendies. Sécheresse de la végétation en repos, vents violents... de nombreux facteurs favorisent la propagation des flammes.

130 hectares brûlés en plein mois de février. Un incendie est survenu ce samedi matin, à Mouriès dans les Bouches-du-Rhône. Grâce à l'intervention de 270 sapeurs-pompiers, le feu a été fixé en début d'après-midi.

Un sinistre qui en a surpris plus d'un, en plein mois d'hiver. Pourtant, selon Isabelle Palacios, commandant des opérations de secours SDIS 13, il n'y a rien d'exceptionnel à cela. "C'est des feux d'hiver, qui peuvent arriver", a-t-elle expliqué ce samedi sur BFMTV.

Ces incendies sont, selon la pompière, "moins agressifs" qu'en été, "car on n'a pas les mêmes conditions de températures élevées".

Une sécheresse hivernale

"Le risque de feu de forêts n'est pas cantonné à l’été, tous les types de végétation sont vulnérables pendant l'hiver", alerte de son côté le ministère de l'Écologie. À Mouriès, l'incendie a été alimenté par des conditions météorologiques favorables à la propagation des flammes.

"La région est actuellement soumise à un gros épisode de mistral depuis une quinzaine de jours, donc la végétation en surface s'est un petit peu asséchée", souligne Isabelle Palacios.

C'est cette sécheresse hivernale qui favorise en majorité les départs de feu pendant la saison. En repos végétatif, la flore méditerranéenne est même parfois plus sèche qu'en été et donc plus sensible au feu, notamment lors de vents violents.

Les hivers particulièrement doux favorisent également la prolifération de parasites conduisant au dépérissement de forêts entières, et donc à leur assèchement, précise le ministère de l'Écologie.

Des rafales jusqu'à 100km/h

À Mouriès, le vent s'est établi à 100km/h sur l'ensemble de la journée, et seulement 1,6 millimètre de pluies ont été enregistrés à Marignane depuis le 1er janvier, selon La Chaîne Météo.

En hiver, il y a également moins de prévention autour des feux de forêts et de végétation. Pourtant, les mêmes gestes doivent être adoptés, comme débroussailler régulièrement, ne pas jeter de mégots dans les zones boisés ou bien ne pas brûler de déchets verts.

À Mouriès, les sapeurs-pompiers s'attellent maintenant au nettoyage de la zone, "pour que d'ici la nuit, on soit certains qu'il n'y ait pas de progression sur une autre zone", a expliqué Isabelle Palacios.

Aucune piste n'est privilégiée pour déterminer l'origine du feu.

Juliette Moreau Alvarez