Guerre en Ukraine: les militaires de la base aérienne d'Istres en mission en Pologne

Une semaine après le début des attaques russes sur l'Ukraine, la France a envoyé des avions et des forces militaires dans les pays voisins de la Roumanie et de la Pologne dans le cadre du dispositif de l'Otan.

Des militaires d'Istres sont partis survoler le ciel polonais, quelques jours après le début des attaques russes sur l'Ukraine. Ces soldats sont partis de la base aérienne 125 d'Istres à bord d'un Airbus A330 transformé en avion ravitailleur militaire.

"Montrer qu'on est là pour les protéger"

Selon l'armée de l'air, leur objectif est de renforcer "la posture de dissuasion et de défense" sur la partie est de l'Europe dans le cadre du déploiement de forces de l'Otan, organisation internationale de défense et de sécurité dont fait partie la France.

"C'est pour leur montrer qu'on est là, qu'on est là pour les protéger s'il le fallait (...) Après l'attaque de l'Ukraine par la Russie, le risque sécuritaire est maintenant majeur dans l'est de l'Europe," affirme le lieutenant-colonel Paul, commandant de l'escadron Bretagne de la base aérienne d'Istres au micro de BFMTV.

Depuis plusieurs jours, la Pologne, pays voisin de l'Ukraine, connaît aussi un afflux de réfugiés ukrainiens à sa frontière, alors que les combats n'ont pas cessé de s'intensifier ces derniers jours. Au moins 836.000 réfugiés ont déjà fui l'Ukraine depuis le début de la guerre.

Quatre rafales et deux avions ravitailleurs déployés

Dans le ciel polonais, le rôle des militaires d'Istres est d'escorter deux avions rafales de l'armée française déployés dans les airs. Ces avions de chasse armés ne se posant pas au sol pendant plusieurs heures, l'avion ravitailleur doit donc leur permettre de leur fournir du carburant pratiquement toutes les heures.

"Une fois dans le ciel polonais, on va ravitailler les chasseurs une dernière fois et les libérer, ils vont pouvoir aller sur leur zone de travail", explique le capitaine Philippe, pilote de l'avion A330-MRTT Phénix au micro de BFMTV.

Afin de permettre le ravitaillement, les rafales doivent se fixer à des entonnoirs de quelques dizaines de centimètres. L'avion ravitailleur va ensuite pouvoir acheminer le carburant à l'aide de tuyaux longs d'une vingtaine de mètres.

"Il n'y a pas d'improvisation dans le ravitaillement en vol, tout est soumis à des procédures qui sont standards dans l'Otan, c'est pour ça qu'on travaille aussi bien avec les avions de l'armée de l'air française qu'avec n'importe quel receveur de n'importe quelle nation étrangère", souligne le major Pierrick, opérateur chargé du ravitaillement en vol.

Ce mercredi l'Otan a précisé que la France a déployé quatre rafales et deux avions ravitailleurs dans le cadre de son dispositif qui compte plus de 100 avions chargés de patrouiller autour des frontières de l'organisation de défense à l'est de l'Europe.

500 soldats français sont aussi partis ce mardi de la base aérienne d'Istres afin de rejoindre au sol la Roumanie.

Pour le moment, aucune troupe française n'a été déployée sur le sol ukrainien, l'Ukraine n'étant pas membre de l'Otan. Dans un discours devant l'Assemblée nationale ce mardi, Jean Castex a toutefois rappelé que la France serait amenée à "s'engager militairement" si la guerre "devait connaître d'autres extensions au-delà du territoire ukrainien dans les pays membre de l'Alliance", dont font partie la Pologne et la Roumanie. Devant les députés, le Premier ministre a également annoncé l'envoi "de carburant et de matériel militaire, y compris de l'armement" à destination de l'Ukraine.

Gauthier Hartmann