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Grève des éboueurs à Marseille: "le temps des négociations est terminé", la Métropole répond à Force Ouvrière

Alors que depuis trois jours la grève des éboueurs a repris à Marseille à l'appel du syndicat Force Ouvrière, la Métropole a répondu aux accusations de FO dans un communiqué ce jeudi.

La Métropole hausse le ton face à Force Ouvrière. Alors que depuis trois jours, la grève des éboueurs a repris à Marseille, Yves Moraine, porte-parole de la Métropole dans ce dossier appelle à mettre fin à ce "conflit sans issue", près d'un mois après la fin de la précédente mobilisation en décembre dernier.

Il "pénalise les habitants du territoire comme les agents grévistes, qui seront inutilement privés de leur rémunération pour les jours non travaillés", regrette le vice-président de la Métropole.

Des demandes qui "ne sont pas compréhensibles"

Le syndicat Force Ouvrière, majoritaire dans la profession à Marseille, avait déposé en début de semaine un préavis de grève dénonçant le non-respect des accords conclus le 20 décembre dernier entre FO et la Métropole. La fin du ramassage des ordures avait ensuite été votée en assemblée générale à l'unanimité.

Aujourd'hui, Force Ouvrière critique l'absence de prime de dimanche, censée avoir été accordée aux éboueurs, ainsi que le non-respect des réaménagements des horaires en raison du Covid-19. "On a affaire à des menteurs", s'insurgeait ce mercredi Patrick Rué, secrétaire général FO des agents territoriaux au micro de BFM Marseille.

Face à ces accusations, la Métropole a répondu ce jeudi à travers un communiqué, affirmant que Force Ouvrière est le seul syndicat à ne pas avoir adhéré au protocole signé en décembre dernier. Fin 2021, FO avait conclu un compromis avec la Métropole, une semaine après les autres organisations syndicales.

La collectivité marseillaise estime également que certaines demandes formulées par le syndicat majoritaire ne font pas partie du protocole signé. "Force Ouvrière réclame de nouvelles mesures qui ne sont pas compréhensibles pour l’administration", juge-t-elle.

Selon la Métropole, la prime de dimanche de 100 euros souhaitée par FO, ne rentre pas dans le cadre légal et ne peut donc pas être proposée. Concernant les modifications d'horaires pour assurer la sécurité des agents en période de pandémie, la Métropole soutient avoir pris en considération la demande des éboueurs.

"Pour faire face à la crise provoquée par le Covid-19, depuis le mercredi 12 janvier 2022, la Métropole a mis en place une organisation adaptant les fréquences de collecte en respectant le travail de chacun", précise le communiqué.

"Revenir à la réalité"

La Métropole a tenu à souligner par ailleurs les détails de l'accord qui avait été accepté par l'ensemble des parties en décembre dernier. Il prévoit notamment une décote du temps de travail des éboueurs de 15% en raison de la pénibilité de leur métier. Une prime "petits engins de collecte" d'un montant de 30 euros a aussi été accordée tout comme une augmentation à 90 euros du régime indemnitaire mensuel pour certains agents.

"Les agents de maîtrise travaillant pour la collecte ont été augmentés de 140 euros bruts par mois dès le mois de janvier", rappelle également la Métropole.

À Marseille, l'arrêt du ramassage des déchets a atteint de nombreux secteurs notamment les 4e, 5e, 6e, 8e, 11e et 12e arrondissements de la ville. Si la grève entamée en début de semaine venait à durer, la situation des ordures à Marseille pourrait devenir rapidement à nouveau critique, alors même que certains déchets accumulés lors du précédent conflit n'avaient pas encore été entièrement collectés en début de semaine.

Yves Moraine, qui fut le médiateur pour la Métropole lors de la précédente grève, ne souhaite pas donc s'éterniser dans de nouvelles discussions. "Le temps des négociations est terminé", soutient-t-il, appelant Force Ouvrière et son principal dirigeant Patrick Rué à respecter les termes du protocole.

"Un accord a été signé et sa mise en œuvre suit le calendrier prévu. Je demande à Force Ouvrière et à son secrétaire général, Patrick Rué, de revenir à la réalité et d’informer convenablement ses adhérents. Il doit assumer ses responsabilités", martèle l'élu marseillais.

Pour le moment, la grève des éboueurs continue dans la cité phocéenne. Le dépôt de camions-bennes de la Cabucelle avait notamment été bloqué par les grévistes mercredi soir. Lors de la grève de la fin d'année 2021 qui avait duré plusieurs semaines, 2500 tonnes de déchets s'étaient accumulés à Marseille.

Gauthier Hartmann