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Gardanne: le collège Gabriel-Péri déplore un manque d'inclusion des élèves en situation de handicap

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Des parents d'élèves, des enseignants et des accompagnants ont une nouvelle fois manifesté devant l'établissement mardi 15 octobre, pour réclamer le recrutement d'un professeur spécialisé.

"Paroles, paroles, paroles." Ce mardi 15 octobre, l'air de la célèbre chanson de Dalida et Alain Delon résonne devant le collège Gabriel-Péri de Gardanne, dans les Bouches-du-Rhône. Elle est interprétée par une quinzaine de parents, d'enseignants et d'accompagnants d'élèves en situation de handicap devant les grilles bloquées de l'établissement. La prestation est accompagnée par un concert de casseroles.

Sur la devanture du collège, des bâches ont été installées. "Collège & handicap, où sont les moyens?", peut-on lire. Ou encore: "Élèves en souffrance, État dans l'indifférence. Pas assez d'Ulis (unités localisées pour l'inclusion scolaire, NDLR), État complice". Voilà résumées les raisons qui ont mené chacun à manifester.

Pour la cinquième fois depuis le début de l'année scolaire, ces hommes et ces femmes demandent à l'académie, et plus largement à l'État, de mieux accompagner les enfants en situation de handicap de l'établissement. Cela passe par le recrutement d'un ou d'une enseignante spécialisée.

Aujourd'hui, seule une professeure les encadre. Mais des soucis de santé l'obligent à s'absenter deux jours par semaine

"Ça fait ressortir les troubles encore plus intensément"

Ce manque d'accompagnement, les enfants en souffrent. La fille de Dominique Carpentier-Shahnawaz, par exemple, est atteinte de troubles de l'attention et de comportements autistiques. Elle devrait bénéficier de cours adaptés en plus grâce au dispositif Ulis. Mais elle n'en a pas vu la couleur depuis la rentrée.

"Ils restent souvent à attendre. Ça fait ressortir les troubles encore plus intensément en fait", peste la mère de famille au micro de BFM Marseille Provence.

Seule solution proposée par l'académie: une transformation du planning. Mais elle semble inopérante, selon Sandrine Roesch Traversa, professeure et responsable de l'unité Ulis.

"Le directeur académique semblait dire que c'était réglé puisque j'avais accepté de travailler les matins et que l'après-midi il y aurait des AESH (accompagnant des élèves en situation de handicap, NDLR) pour chaque élève d'Ulis. C'est déjà impossible: il faudrait embaucher des AESH pour ça et ce n'est pas leur rôle", alerte l'intéressée. "C'est une carence de moyens. Pourtant l'État a une obligation d'avoir des moyens adaptés."

Une nouvelle mobilisation prévue

De son côté, l'académie tend à dédramatiser. Elle estime que le dispositif actuel permet l'inclusion des élèves dans les classes et argue qu'il n'est pas question que les AESH se substituent aux professeurs.

Cette réponse ne satisfait pas les manifestants, qui ne manquent pas d'interpeller le gouvernement sur la question. Ils ont d'ores et déjà prévu de se rassembler à nouveau, à grand renfort de mégaphones, en attendant d'être reçus.

Laura Berlioz avec Florian Bouhot