Fos-sur-Mer: un site d'Ascometal bloqué par des fournisseurs qui demandent à être payés

Depuis ce mardi matin 17 avril, plus aucune marchandise n’entre et ne sort du site Ascometal à Fos-sur-Mer. Toute la nuit, une douzaine de camions sont restés immobiles devant la barrière d'entrée.
L'usine est bloquée par des fournisseurs qui réclament d'être payés par le groupe sidérurgique placé en redressement judiciaire depuis fin mars. Leurs pertes financières sont estimées à 10 millions d'euros à l'heure actuelle. Ils enchaînent donc les gardes pour maintenir le blocus.
Ascometal est en redressement judiciaire depuis fin mars
"Des dettes comme celles-là mettent en péril nos sociétés, les emplois qu'elles représentent, les familles qui sont à nos côtés, nos partenaires..." déplore Julien Muscinesi, président de MIndustrie, fournisseur d'Ascometal en matières premières, au micro de BFM Marseille Provence.
"Si on doit mettre la clé sous la porte, on ne pourra pas payer nos prestataires ni les salaires de nos employés. On s'est senti complètement abandonné", poursuit-il.
Les crispations ont débuté le 27 mars dernier, lorsqu'Ascometal a acté l'échec de son projet de vente de trois sites de production et de son centre de recherche au groupe italien Venete. Depuis, plus aucune facture n'a été réglée.
L'enseigne a été placée en redressement judiciaire par le tribunal de Strasbourg pour la troisième fois en dix ans, après des épisodes similaires en 2014 et 2017. Le site de Fos-sur-Mer, qui emploie 330 salariés, est donc en attente d'un repreneur.
Une réunion prévue ce mercredi après-midi
"Cette partie-là est très compliquée. Normalement, tout ce qui est dette est gelé à la date du 26 mars. Donc oui, malheureusement, c'est une créance qu'on a pour eux", admet Ugur Yagiz, délégué du personnel d'Ascometal et représentant du syndicat CFE CGC.
Selon la CGT, 1.000 emplois sont concernés directement ou indirectement dans la zone de Fos-sur-Mer par l'avenir d'Ascometal/
"Il y a des discussions avec d'éventuels repreneurs pour le site, avec une date butoir le 25 avril. Si on n'a pas de repreneur, on passera malheureusement par la case liquidation judiciaire. Des offres devaient être déposées. On veut un avenir serein pour cette usine car les salariés le méritent. Continuons, ne laissons pas tomber cette usine", ajoute Ugur Yagiz.
"C'est un outil industriel très important pour le tissu économique local, nous avons toujours été derrière lui", conclut Julien Muscinesi.
Une réunion entre les administrateurs judiciaires, en charge du redressement de l'entreprise depuis la décision du tribunal et les fournisseurs était prévue ce mercredi après-midi.