Marseille: près de cinq ans après le drame de la rue d'Aubagne, une sinistrée attend toujours son indemnisation

Le drame de la rue d'Aubagne le 5 novembre. - Loic Aedo - AFP
C'était il y a presque cinq ans. Le 5 novembre 2018, les effondrements des immeubles situés aux numéros 63 et 65 de la rue d'Aubagne éventraient le quartier de Noailles, à Marseille. Huit personnes y ont trouvé la mort.
Comme de nombreux autres riverains proches de ces immeubles, Julie et ses deux filles ont dû évacuer leur appartement dans l'urgence à la suite des évènements, sans emporter aucune affaire personnelle et sans savoir qu'elles ne réintégreront jamais leur logement.
Le bâtiment où elles vivaient a été fragilisé par les effondrements. Si Julie a immédiatement été relogée par la municipalité, elle attend toujours aujourd'hui d'être indemnisée.
"Il y avait tous mes papiers d'identité donc je n'en avais plus aucun, comme si je n'étais pas reconnue par la France. J'attends que la mairie m'indemnise ou que l'assurance m'indemnise pour mes pertes. Ils nous ont laissés comme ça, avec des tickets But juste pour meubler les appartements", confie-t-elle au micro de BFM Marseille Provence.
Un suivi impossible
Traumatisée par le drame, Julie devrait, selon l'avis d'un médecin, recevoir des soins psychologiques. 50 séances lui ont été prescrites, pour un montant total de 4500 euros. Une somme qu'elle ne peut pas se permettre d'avancer, faute d'avoir reçu les indemnités qui lui sont dûes. Julie n'a donc pas encore pu commencer ses séances.
Sollicitée par BFM Marseille Provence, la mairie indique que "les demandes de Madame Julie ont bien été prises en compte et sont actuellement en train d'être traitées. La Ville a notamment sollicité l'AP-HM pour évaluer les possibilités de prise en charge des frais de suivi psychologique".
Vétuste le n° 65 de la rue d'Aubagne s'est effondré, entraînant dans sa chute le N°63 et mettant ainsi en lumière les nombreux bâtiments délabrés du centre-ville et le mal logement. Au total, 89 sinistrés du drame de la rue d'Aubagne se sont constitués partie civile dans ce dossier qui continue à hanter Marseille.