BFM Marseille
Marseille

"De graves manquements": la ville de Marseille va résilier le bail de la Villa Valmer

La Villa Valmer.

La Villa Valmer. - BFM Marseille Provence

Dans un communiqué publié ce mercredi, la municipalité charge la société qui devait transformer le monument municipal en hôtel de luxe. L'entreprise n'aurait pas respecté ses engagements.

Le bail emphytéotique avait été consenti le 25 juin 2020. Il liait la Ville de Marseille à la société SAS Villa Valmer pour une durée de 60 ans. Le contrat prévoyait que l'entreprise transforme le monument municipal du même nom, situé sur la corniche, et une partie du jardin public à proximité, en hôtel de luxe.

Moins de deux ans après, la municipalité a annoncé que le contrat et les travaux n'iront pas à leur terme. Dénonçant de "graves manquements contractuels", la ville a affirmé ce mercredi qu'elle entendait résilier ce bail emphytéotique. La rupture du contrat sera officialisée lors du prochain Conseil municipal, a indiqué Mathilde Caboche, adjointe au maire en charge de l'urbanisme, au micro de BFM Marseille Provence.

“Comme je m’y étais engagé, nous protégerons la Villa Valmer, c’est le bien commun des Marseillaises et des Marseillais, a pour sa part fait valoir le maire, Benoît Payan, par voie de communiqué. Il est temps pour la ville et ses habitants de reprendre pleinement possession de ce bien exceptionnel.”

"Atteintes inacceptables"

Que reproche au juste la municipalité à SAS Villa Valmer? Le communiqué, lapidaire, fustige des "atteintes" au patrimoine de la ville jugées "inacceptables".

Ont notamment été constatées des démolitions non prévues dans le permis attribué à la société, une atteinte à un espace boisé classé, la démolition d’un mur en dehors de l’emprise du bail, la suppression d’un arbre, d’une haie et l’aplanissement du terrain sans autorisation préalable. C'était en avril 2021.

Dénonçant des infractions au code de l'Urbanisme, la Ville avait alors pris un arrêté interruptif de travaux "pour protéger son patrimoine et éviter l’aggravation d’une infraction d’urbanisme". Puis elle avait balayé la demande de permis de construire modificatif proposé par l'entreprise.

Sortir de l'impasse

"Je crois que ce porteur de projet ne se montre vraiment pas à la hauteur du patrimoine qui lui avait été confié, qui, je le rappelle, ne lui avait été que confié au travers d'un bail. Ça n'a pas été vendu donc ça reste la propriété de la ville", souligne Mathilde Caboche.

Avec la rupture du bail emphytéotique, l'élue espère sortir "d'une impasse dans laquelle ce patrimoine était pris en otage".

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions