Alcool, excès de vitesse... Des nageurs réclament plus de sécurité face aux incivilités des bateaux à Marseille

L'anse de Malmousque à Marseille. - BORIS HORVAT / AFP
En maillot, en combinaison, palmés ou non, une soixantaine de nageurs en eau libre ont manifesté ce samedi dans la baie de Marseille, réclamant plus de sécurité en mer face aux incivilités des bateaux et autres usagers.
"Il faut protéger les plus vulnérables, nous les nageurs nous sommes comme les piétons en ville", explique Benjamin Clasen, président de l'association des Libres nageurs, avant de se jeter à l'eau avec une pancarte "vos moteurs nous font peur".
"Alcool au gouvernail", non respect de la limitation de vitesse à cinq noeuds (9.26 km/h) près de la côte, rodéo de jet ski l'été, windfoil, kitesurf et autres engins qui déboulent à toute vitesse les jours de mistral: "on se retrouve coincé au milieu de toutes ces pratiques et les autorités ne s'attaquent pas à ces infractions ou très rarement", complète Sylvain Ronca, des "Nageurs du Prado".
Lui nage tous les jours au moins 45 minutes, 30 minutes quand l'eau est très froide au coeur de l'hiver dans une rade qui accueillera les épreuves de voile aux Jeux Olympiques de Paris 2024.
"Des comportements hallucinants"
"Nous sommes là pour dénoncer les comportements hallucinants et interpeller la préfecture maritime", lance Christophe Olivier, d'un autre groupe de nageurs, la "Team Malmousque", au micro, avant une petite nage symbolique jusqu'à une bouée de signalisation censée interdire le passage des bateaux sur cette zone.
Dans une ville sous-équipée en piscines municipales, les nageurs en eau libre sont de plus en plus nombreux à Marseille depuis le confinement.
Ils portent d'autres revendications, écologiques d'abord avec la demande de classer quatre zones de la baie en aires marines protégées. Ils souhaitent également l'aménagement d'une piscine "ouverte et publique" au pied du Mucem, à la sortie du Vieux-Port.
Une idée soutenue par le maire de Marseille, Benoît Payan, à la tête d'une union de la gauche qui indiquait en juin sur Twitter: "je souhaite que nous trouvions les moyens de rendre ce morceau de littoral aux Marseillais, et j'espère convaincre @AMPMetropole (la métropole Aix-Marseille-Provence) qu'on puisse le faire ensemble".