"Complètement traumatisée": une médecin agressée à Marseille pour une ordonnance refusée

Lundi 12 août dans la soirée, une jeune médecin d'un centre de santé des quartiers nord de Marseille a été la victime d'une agression par deux femmes. Elle avait refusé de fournir une ordonnance pour une tierce personne.

Une agression et des traumatismes. Ce lundi 12 août, en fin de journée, une jeune médecin installée dans un centre de santé a été agressée. La cause? Lors d'une consultation avec deux femmes, elle a refusé de délivrer une ordonnance pour une tierce personne, qui ne s'était pas déplacée jusqu'au cabinet.

Après ce refus, la jeune professionnelle de santé a été la victime d'une agression particulièrement violente tant sur le plan physique que psychologique, comme le raconte son collègue, le docteur Saïd Ouichou, un médecin généraliste.

"Ce n'est pas une surprise pour nous"

"Elles ont commencé toutes les deux à la frapper violemment, lui arracher les cheveux, la mordre, la griffer... Bref, c'était un acharnement violent qui a duré plusieurs longues minutes. Il n'y avait personne au cabinet, donc elles se sont arrêtées quand elles en avaient marre de la taper, puis elles sont parties", raconte le proche.

"Aujourd'hui, elle est complètement traumatisée. Elle n'a pas repris les consultations. Le cabinet est fermé et on se demande même si elle va reprendre les consultations ou si elle va quitter le cabinet", ajoute-t-il.

Un cabinet médical à Marseille où une médecin a été agressée le lundi 12 août 2024. © BFMTV

Dans les quartiers nord de Marseille, ce genre d'agressions de soignants se multiplient. C'était par exemple le cas à l'hôpital nord, pas plus tard que le 10 juin dernier, lorsqu'un infirmier et une aide-soignante ont été agressés. Conséquence: de plus en plus de médecins refusent de venir y travailler.

"Ce n'est pas une surprise pour nous, on sait que ça s'est passé dans les quartiers nord et nous dénonçons depuis plusieurs années que dans nos quartiers il se passe énormément d'agressions", reconnaît Karim Djebali, le secrétaire général Sud Santé à l'AP-HM.

[INEDIT] Viols, agressions: nos hôpitaux sont-ils suffisamment sûrs?

13:11

Le professionnel y voit "la preuve concrète" du besoin absolu de "plus de sécurité" dans ces quartiers, notamment dans l'objectif de sécuriser le travail des soignants. Il appelle les pouvoirs publics "prendre à bras-le-corps" ce sujet.

Alors que l'incertitude plane sur le retour de la jeune médecin à son cabinet, un rassemblement citoyen pour la soutenir sera organisé le jeudi 22 août prochain, à 18 heures, devant son cabinet.

Rachel Desmis et Lola Baille avec Tom Kerkour