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Canicule: pourquoi les départements du Sud-Est ne sont pas placés en vigilance rouge ou orange

Le soleil s'installe à Marseille et fait grimper les températures (illustration).

Le soleil s'installe à Marseille et fait grimper les températures (illustration). - Christophe Simon

Les Bouches-du-Rhône, le Gard, le Var, ou encore les Alpes-Maritimes ne sont pas placés en vigilance orange ou rouge ce samedi, contrairement à une bonne partie du pays. Cela s'explique notamment par des seuils d'alerte différents entre chaque département.

Une journée qui s'annonce étouffante sur une bonne partie de la France. Ce samedi, 11 départements ont été placés en vigilance rouge canicule par Météo-France -principalement dans le Sud-Ouest- et 58 en vigilance orange. Mais, sur la carte de l'institut météorologique, le Sud-Est arbore toujours la couleur verte.

Pourtant, malgré l'absence de vigilance, le week-end s'annonce également chaud dans le Var, les Bouches-du-Rhône, le Gard, ou les Alpes-Maritimes. 31°C sont attendus à Marseille ce samedi après-midi, 33°C à Salon-de-Provence, Saint-Martin-du-Var et Nîmes, 30°C à Nice et Toulon ou encore 34°C au Luc.

Dans la nuit de samedi à dimanche, 24°C sont attendus à Toulon, 25°C à Nice, 23°C à Marseille ou encore 22°C à Nîmes.

Il n'y a donc pas de doute: la chaleur va également toucher le Sud-Est ce samedi. Alors pourquoi ces départements échappent-ils à la vigilance de Météo-France?

Un système d'alerte canicule et santé

Tout d'abord, Météo-France définit la canicule comme "un épisode de températures élevées, de jour comme de nuit, sur une période prolongée", pendant trois jours consécutifs. Et précise que "dans le cadre de la vigilance météorologique, on tient en effet compte du caractère exceptionnel des températures nocturnes."

En France, un "système d'alerte canicule et santé" (Sacs) a été conçu par Météo-France et l'Institut de veille sanitaire après la canicule historique de 2003 lors de laquelle 15.000 personnes sont mortes. Il comporte donc quatre degrés: vert (aucune vigilance particulière), jaune (être attentif), orange (être vigilant) et rouge (vigilance absolue).

"L’objectif du Sacs est d’identifier une vague de chaleur susceptible d’avoir un impact sanitaire majeur, afin de permettre la mise en place rapide de mesures de prévention et de gestion de l’évènement. Il est fondé sur la surveillance des prévisions d’indicateurs biométéorologiques (IBM) et sur un système de seuils d’alerte départementaux", explique l'Institut de veille sanitaire dans un rapport.

Des seuils différents par département

Ces seuils ont été mis en place après une vaste étude de 30 ans dans plusieurs agglomérations (Paris, Marseille, Nantes, etc.) lors de laquelle les températures moyennes, maximales, et minimales, ont été enregistrées, ainsi que la surmortalité journalière.

Tous ces éléments ont permis de déterminer que la chaleur n'est pas vécue de la même manière dans chaque département, certains sont plus à même de souffrir que d'autres (températures moyennes plus basses, maisons moins bien isolées...).

Les seuils de canicule ne sont donc pas les mêmes partout et sont plus bas dans le Sud, plus habitué à la chaleur, que dans le Nord-Pas-de-Calais ou en Bretagne.

Ainsi, on pourra parler de canicule dans les Côtes-d'Armor quand les températures dépassent 31°C le jour et 18°C la nuit pendant trois jours consécutifs, alors qu'à Marseille, ces chiffres sont de 35°C le jour et 24°C la nuit.

Dans le Var, il faut qu'il fasse plus de 35°C le jour et 23°C la nuit, dans les Alpes-Maritimes, respectivement 31°C et 24°C. Dans le Gard, les seuils sont quant à eux de 36°C et 23°C.

Marine Langlois