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"Ça a dégénéré": des soignants témoignent des agressions physiques et verbales subies à l'AP-HM de Marseille

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Plusieurs soignants de Marseille (Bouches-du-Rhône) ont pris la parole ce vendredi 16 mai devant le ministre de la Fonction Publique Laurent Marcangeli, en visite au sein de l'AP-HM. L'hôpital de la Timone a déposé 120 plaintes au cours de l'année dernière.

À l'hôpital de la Timone, à Marseille (Bouches-du-Rhône), la crainte d'une nouvelle agression physique ou verbale est permanente au sein de l'AP-HM. Lors de la visite du ministre de la Fonction Publique Laurent Marcangeli ce vendredi 16 mai, quatre personnes ont évoqué leurs mésaventures, comme une sage-femme, prise à partie lors d'un accouchement.

"Ça a dégénéré, il y a eu des propos racistes envers le vigile de sécurité qui a été agressé. Je pense qu'on n'a pas tout vu… Donc, on a fait exclure ce monsieur de la maternité pour pouvoir faire notre travail et faire la césarienne de la mère dans de bonnes conditions", explique-t-elle face au ministre.

"Les derniers événements se sont déroulés au niveau de l'accueil", raconte de son côté Sonia Bensalah, cadre supérieure de santé des urgences à l'AP-HM.

"Le patient arrive stressé en raison de sa douleur, pour nous, ce n'est peut-être pas une urgence, mais effectivement, il y a eu une agression de l'infirmière d'accueil", ajoute-t-elle.

120 plaintes en 2024

À la Timone, plus aucun service ne semble épargné, que ce soit l'accueil, les urgences ou le SAMU, notamment la nuit. Face à ce constat, Laurent Marcangeli veut mieux accompagner le personnel hospitalier en portant plainte systématiquement pour chaque agression.

Le ministre a rencontré les soignants de l'établissement et a présenté son plan de prévention contre les violences à l'hôpital et les dispositifs de sécurisation des soignants.

"Il faut déjà que la victime, qui en plus est porteuse de l'intérêt général à travers le service public, soit aidée, accompagnée, épaulée, ne soit jamais seule", a déclaré Laurent Marcangeli à BFM Marseille Provence.

"Et que la famille, les amis, les ayants droit les plus proches de cette victime, si l'agression les atteint, soient pris en compte également", ajoute le ministre.

De son côté, le directeur de l'AP-HM indique agir pour accompagner son personnel dans les démarches judiciaires depuis 18 mois. 120 plaintes ont été déposées l'année dernière par l'hôpital.

Francesco Carvelli avec Mélanie Hennebique