"C'est assez choquant": des squatteurs expulsés par une entreprise de sécurité privée à Marseille

Une expulsion par la force. Lundi 5 février, vers 20h30, cinq hommes vêtus de noir et accompagnés d'un serrurier ont fait irruption dans un bâtiment de la place Jean-Jaurès, à Marseille. Ils ont alors forcé la serrure et expulsé le couple qui squattait un appartement du quatrième étage depuis plusieurs années.
Une scène qui s'est déroulée sous les yeux des voisins, qui restent encore marqués, une semaine après les faits.
"C'est assez choquant, insécurisant. Nous, ils ont déjà été menaçants plusieurs fois avant cet événement-là", déclare un témoin de la scène à BFM Marseille Provence.
Une expulsion illégale
Si l'identité du commanditaire de l'opération n'a pas encore été confirmée, certains voisins pensent qu'il pourrait s'agir du futur propriétaire de l'immeuble.
"Il y avait plusieurs procédures pour expulser les squatteurs. L'immeuble est en passe d'être vendu. Et apparemment, c'est le futur acheteur qui aurait mandaté l'entreprise privée", indique une source proche du dossier.
Présents sur place au moment des faits, des officiers de police ne sont pas intervenus. Une décision surprenante, car cette expulsion dite sauvage est pénalement répréhensible.
"C'est illégal d'avoir demandé à procéder à une expulsion sauvage, mais c'est illégal évidemment d'y participer", rappelle Me Luongo, avocat au barreau de Marseille. "Cette société, qui aurait utilisé son personnel de sécurité pour venir intervenir, être violent avec les gens, les foutre dehors... Ça veut dire qu'il y a eu des violences, des contraintes, des voies de fait. Tout ça, c'est constitutif de l'infraction."
En France, les expulsions sauvages sont passibles d'une peine de trois ans de prison, et de 25.000 euros d'amende.