Marseille: un ancien squat rénové accueille des demandeurs d'asile dans le 1er arrondissement

Un ancien squat a été rénové pour accueillir des demandeurs d'asile. - BFM Marseille Provence
Trouver un endroit où dormir n'est plus une source d'angoisses pour quarante demandeurs d'asile à Marseille. Un logement leur a été ouvert dans un ancien squat réhabilité, situé dans le 1er arrondissement de la cité phocéenne grâce à une convention d'occupation précaire. Elle a été signée le 1er juillet dernier entre l'établissement public foncier Provence-Alpes-Côte d’Azur et Habitat alternative social, et ce, pour neuf mois.
40 personnes cohabitent ensemble
Quarante personnes cohabitent ainsi sur cinq étages dans ce bâtiment vacant appartenant à l'État rue Saint-Bazile, qu'ils surnomment "le Saint-Bazile", à l'instar d'Aby. Elle a fuit la Côte d'Ivoire et a dû quitter précipitamment un squat lors de son arrivée à Marseille. Ici, elle a retrouvé une forme de stabilité.
"Je me sens à l'aise. Depuis que je suis arrivée, tout se passe bien", raconte la jeune femme à BFM Marseille Provence.
Elle ajoute se sentir "en famille" où l'entraide est de rigueur.
Favoriser l'entraide
Ce projet, soutenu par la Fondation Abbé Pierre et Habitat alternative social, a été porté par l'Association des Usagers de la Plateforme des demandeurs d'asile (AUP). Alieu Jalloh, réfugié originaire de Sierre Leone, en est le fondateur.
Il a créé cette association pour les demandeurs d'asile en février 2020 après avoir été expulsé d'un squat où il avait trouvé refuge. Au départ, avec d'autres migrants, ils souhaitaient dénoncer les dysfonctionnements de la plateforme et favoriser l'entraide.
Aujourd'hui, l'association fédère plus de 500 demandeurs d'asile de 28 nationalités différentes. Elle est devenue un interlocuteur essentiel des collectivités et des structures sociales.
Règlement intérieur et réunions hebdomadaires
Pour le "Saint-Bazile", un comité de six personnes gère le bâtiment au quotidien de l'accueil à la plomberie. Alieu Jalloh, lui, vient quotidiennement voir les occupants pour prendre de leurs nouvelles. Il a aussi mis en place un règlement intérieur et des réunions hebdomadaires pour veiller au bon fonctionnement de la cohabitation.
"Ça leur apporte de la sécurité et du calme. Ils peuvent faire leur demande d'asile de manière plus posée", détaille Alieu Jalloh.
Ils devront quitter les lieux le 31 mars prochain mais par cette action, l'association espère inciter les propriétaires de logements vacants à héberger des demandeurs d'asile dans un cadre pérenne. Au 31 décembre dernier, sur les 9000 demandeurs d'asile dans le département, plus de 4000 n'avaient pas d'endroit où dormir.