Blocage du chantier du golf de Fuveau: vers l'installation d'une ZAD?
"C'est hors de question que ça continue". Depuis une semaine, une trentaine de militants écologistes occupent le site du chantier de construction du golf de Fuveau, dans les Bouches-du-Rhône. Ce projet immobilier englobe également la construction de quelque 130 villas sur les terres du domaine, mises en vente entre 600.000 et 1 million d'euros.
"On ne voulait pas que le massacre qui se passe là-haut se perpétue. On a des espèces protégées sur site (...) Le préfet doit absolument faire appliquer ses prérogatives, à savoir stopper les travaux quand les espèces protégées sont en danger", fustige Charlotte, responsable d'Extinction Rebellion Aix, au micro de BFM Marseille.
20 hectares de forêt rasés
Pour réaliser ce projet, quelque 20 hectares de forêt doivent en effet être rasés, menaçant des espèces telles que le lézard ocellé ou l'écureuil roux.
"La mairie est en conflit avec ce promoteur depuis 20 ans. Nous employons tous les moyens légaux pour faire stopper ce projet", assure de son côté Béatrice Bonfillon-Chiavassa, la maire de Fuveau.
Si le programme a obtenu les autorisations urbanistiques nécessaires, plusieurs associations ont porté plainte mi-juillet contre les promoteurs du projet pour "dégradation, altération et destruction d'habitat d'espèces protégées et perturbation intentionnelle d'espèces protégées".
Vers l'installation d'une ZAD?
Les militants sur place et les associations comptent continuer le combat. "On va vraisemblablement déposer dans les prochains jours un référé-suspension pour essayer de faire un blocage", a expliqué sur le plateau de Bonjour Marseille Stéphane Coppey, administrateur chez France Nature Environnement dans les Bouches-du-Rhône.
"Face à cette situation, où côté juridique les pistes ne donnent pas satisfaction immédiate, face à des bulldozers qui commencent à entrer en action, on a un certain nombre de militants (...) qui se sont mobilisés", a-t-il détaillé.
Sur le long terme, une ZAD va-t-elle s'installer à Fuveau? Stéphane Coppey ne l'exclut pas, évoquant la situation à Pertuis, dans le Vaucluse, où une zone a été occupée par des opposants à un projet urbain, avant d'être évacués.
"Il y a eu une occupation d'un bâtiment, avec une évacuation des forces de l'ordre de manière assez violente [à Pertuis, NDLR] On peut imaginer qu'il y ait le même type de choses qui se passent à Fluveau", a-t-il souligné.
"La question est d'empêcher que ne se réalise l'irréparable (...) Ce n'est pas la première de notre façon d'agir en tant qu'association de protection de l'environnement mais on comprend qu'il y ait des associations qui utilisent ce type de façon d'agir pour sensibiliser", a-t-il encore avancé.