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Ballon captif, balises autonomes: les marins-pompiers dévoilent leurs nouveaux équipements pour la saison des feux de forêt

Les marins-pompiers et la ville de Marseille ont travaillé avec des entreprises locales pour créer du matériel innovant, qui doit permettre d'intervenir plus rapidement sur les incendies, mais surtout de prévenir les feux de forêt.

Ballon captif, balises autonomes, nouvelles lances à incendie... Les marins-pompiers de Marseille ont présenté ce mercredi le nouveau matériel qui doit leur servir pour la saison des feux de forêt, qui devrait durer pour les trois prochains mois.

Du matériel innovant, qui se base en partie sur l'intelligence artificielle, pour permettre aux marins-pompiers d'être plus rapides et efficaces en cas d'incendie, mais surtout pour recueillir des informations en temps réel et intervenir sur les zones à risques avant que les départs de feux ne prennent de l'ampleur.

Ballon captif, balises autonomes, lances intelligentes

Parmi les dispositifs déployés: un ballon captif, une sorte de gros dirigeable, qui peut monter jusqu'à 800 mètres d'altitude. Son but: recueillir des données visuelles en temps réel afin de détecter d'éventuelles fumées. Avec son système infrarouge, il est capable de prendre des images de jour comme de nuit, sur un périmètre de 20 kilomètres.

Autre innovation: des balises autonomes, alimentées par des petits panneaux solaires intégrés, qui seront dispersées dans le parc des Calanques afin de recueillir des données dans des zones inaccessibles pour les marins-pompiers. Jusqu'à 200 de ces petits capteurs seront installés dans les massifs marseillais, pour le moment dans trois zones expérimentales.

Les marins-pompiers et la ville de Marseille ont également travaillé avec la start-up Zelup pour mettre au point de nouvelles lances à incendie, sans réglages et plus simples d'utilisation.

"Les lances actuelles travaillent avec de la pression d'eau, avec des gros débits, et font des grosses tailles de gouttelettes", explique Thomas Issler, fondateur de Zelup, au micro de BFM Marseille Provence. "Là, on va travailler avec des gouttelettes beaucoup plus petites. On ne va plus travailler en pression, mais on va travailler en vitesse de gouttelettes. Avec énormément de petites gouttelettes, vous allez capter beaucoup plus d’énergie qu’avec des grosses gouttelettes."

Un dispositif breveté, qui peut s'accompagner d'un appareil respiratoire à fixer sur la lance pour permettre aux pompiers de bien respirer en même temps qu'ils utilisent la lance.

"Travailler sur la surveillance en amont"

Autant d'innovations qui ont été présentées ce mercredi matin à Yannick Ohanessian, adjoint à la mairie de Marseille délégué à la Tranquillité publique. Il explique qu'avec ses 13.000 hectares exposés pendant la saison des feux, "le territoire marseillais est un territoire à forts enjeux."

"Il fallait allouer des moyens conséquents, avec un dispositif adapté à la situation", déclare-t-il à BFM Marseille Provence. "Évoluer dans une nouvelle doctrine, qui consiste à travailler sur la surveillance en amont."

Il a fallu de longs mois pour mettre au point ces nouveaux dispositifs. La ville de Marseille et les marins-pompiers ont travaillé avec des entreprises locales pour créer ce matériel innovant. En plus de la société Zelup à l'origine de la lance intelligente, les marins-pompiers ont également fait appel à l'entreprise corse Midgard, qui se charge d'analyser les images et flux de données envoyés en temps réel par les différents outils.

Patrick Augier, amiral du bataillon des marins-pompiers de Marseille, se réjouit de tous ces nouveaux dispositifs. "Le bataillon des marins-pompiers est toujours caractérisé par son innovation et son développement de nouveaux outils."

Avec la sécheresse de ces derniers mois, les feux de forêt sont nombreux dans le secteur de Marseille. Le Centre opérationnel départemental d’incendie et de secours (Codis) des Bouches-du-Rhône annonçait il y a quelques jours recevoir près de 2.000 appels quotidiens.

Pour cette saison des feux de forêt, 670 marins-pompiers sont mobilisés chaque jour, contre 550 hors saison, et 50 camions-citernes sont prêts à être déployés.

Justine Cazaux avec Laurène Rocheteau