Aubagne: les écologistes à la conquête des "quartiers populaires" pour les élections européennes

Les écologistes ont tenu un forum à Aubagne ce samedi 16 mars, notamment pour convaincre les habitants des quartiers populaires à s'investir dans les élections européennes.

"Quartiers et ruralité, même combat": les écologistes ont tenu un Forum ce samedi 16 mars à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour tenter de convaincre les habitants des quartiers populaires de se "saisir" des élections européennes, avec en tête d'affiche Amine Kessaci, un candidat issu d'une cité de Marseille, rapporte l'AFP.

"La République s'est peut-être construite sans nous et sans les quartiers populaires, mais il est hors de question que l'Europe se construise sans nous", a lancé Amine Kessaci, 20 ans à peine, candidat en position éligible sur la liste de Marie Toussaint pour le scrutin européen du 9 juin en France.

De nombreux sujets de préoccupation

Dans la salle, quelque 200 personnes, dont des dizaines arrivées par cars de la cité de Frais-Vallon, dans les quartiers déshérités du nord de Marseille, là où le jeune candidat a fondé l'association Conscience pour aider les jeunes à s'en sortir, après la mort de son frère dans un narchomicide en 2020.

Idée de ce format samedi à Aubagne, commune limitrophe de Marseille: échanger sur des sujets censés préoccuper autant les milieux ruraux qu'urbains. Mais si la précarité agricole ou le bien-être animal ne semblent pas recevoir beaucoup d'écho, la précarité alimentaire si.

"Je fais le ramadan et je voudrais que ça dure tout le temps. Pourquoi? Parce qu'on mange moins", lance Abassia, 64 ans, provocatrice: car avec une retraite de 650 euros par mois, il est difficile de manger autre chose que "de la merde", explique-t-elle.

À côté, Yazid raconte comment il a réussi à devenir autosuffisant en légumes grâce à ses 40 m2 de terre cultivés dans les quartiers nord de la cité phocéenne, la grande ville la plus pauvre de France.

"Je suis très ému Marie en voyant comment ces gens sont en train de s'intéresser à ces sujets", rebondit Amine. "Les gens des quartiers ont envie de manger bio" ou de "lâcher leur voiture" mais il faut les aider, plaide-t-il, brandissant le crédo des écologistes pour cette campagne, le fait que justice sociale et environnementale sont intimement liées.

Une dame fait remarquer que ce format l'intéresse beaucoup, elle qui tracte souvent dans la cité en face de chez elle mais où on lui parle beaucoup plus de La France insoumise que des écologistes.

"Ce que je veux dire aux jeunes, c'est 'saisissez-vous de ces élections', 'empoignez-les'", lance l'eurodéputée Marie Toussaint. "L'échelon pour préparer leur avenir, c'est l'Europe", embraye son co-listier Benoît Biteau.

Et Amine Kessaci d'assurer que "non", l'élection n'est pas "bouclée", malgré les sondages qui donne le RN largement gagnant.

Son parti, qui a refusé de faire une liste commune Nupes, au grand dam de La France insoumise, ambitionne un meilleur score que la liste de Yannick Jadot en 2019 (13,5%). Les sondages créditent aujourd'hui la liste de Marie Toussaint de 8 à 10% des intentions de vote.

L.R. avec AFP