31 morts liés au trafic de drogue à Marseille: la préfète de police évoque des "chiffres dramatiques"

Frédérique Camilleri, préfète de police des Bouches-du-Rhône, sur BFMTV le mardi 24 août (photo d'illustration) - BFMTV
Un week-end de Noël meurtrier à Marseille (Bouches-du-Rhône). Trois fusillades, dans lesquelles deux hommes âgés d'une vingtaine d'années sont morts, ont eu lieu dans la cité phocéenne.
Deux morts qui portent à 31, le nombre de personnes tuées par balle pour la ville, depuis le début de l'année. "Des chiffres dramatiques" souligne Frédérique Camilleri, préfète de police des Bouches-du-Rhône. "Chaque mort nous interpelle, déclare-t-elle, sur FranceInfo, ce lundi.
La préfète nuance toutefois ce chiffre, précisant que "pour la première fois cette année, nous avons comptabilisé l'ensemble des morts ou des tentatives d'homicides liés au trafic de stupéfiants". Avant 2022, ces chiffres "étaient qualifiés différemment", ajoute la préfète.
Invitée de BFMTV début octobre, Frédérique Camilleri notait toutefois que chaque année, "entre 20 et 30" personnes sont tuées à Marseille dans des fusillades sur fond de "trafic de stupéfiants". Avec 31 morts jusqu'ici, 2022 porte la marque d'une année particulièrement meurtrière.
"39 points de deal démantelés"
Si la préfète reconnaît que la lutte contre "la drogue qui tue les jeunes" des quartiers de Marseille pour "rétablir un semblant de calme et d'ordre et de sécurité" va être "longue", elle expose le travail de lutte qui est mené. Dans son viseur, "le petit consommateur, le dealer et le trafiquant de drogues internationales".
"18.000 amendes forfaitaires délictuelles [ont été infligées] cette année contre des consommateurs à Marseille, précise-t-elle, au micro de Franceinfo. 39 points de deal ont été démantelés sur les deux dernières années."
Frédérique Camilleri réitère sa confiance en la police judiciaire qui a également permis de déjouer "29 homicides depuis 2016", dans les Bouches-du-Rhône.
"72% d'armes saisies en plus en 2022"
Un autre chiffre donné par la préfète de police des Bouches-du-Rhône, concerne les armes saisies en 2022.
"Nous avons 72% d'armes saisies en plus cette année", annonce-t-elle.
Frédérique Camilleri relève toutefois une "désinhibition dans ces fusillades", avec une différence "avec le passé". "Avant, on ciblait une personne, désormais, c'est pour intimider que l'on tire, sans se soucier de qui peut se trouver sur le point de deal ou à proximité."