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300 euros pour un "charbonneur"... La Cour des comptes révèle le salaire des "petites mains" du trafic de stupéfiants à Marseille

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Les salaires des narcotrafiquants marseillais de certains quartiers ont été estimés par la Cour des comptes. À La Paternelle, le dealer, appelé "le charbonneur" est payé 300 euros la journée.

Un rapport fourni. Dans leurs travaux sur l'action policière à Marseille, notamment en matière de lutte contre le trafic de stupéfiants, les magistrats de la Cour des comptes ont dressé une grille salariale des réseaux de narcotrafiquants de la cité phocéenne.

300 euros pour "les charbonneurs"

Ces organisations criminelles, à l’organisation pyramidale, rémunèrent parfois grassement ses membres. En haut, les chefs de réseau, dont il est difficile de connaître les revenus. Même choses pour les coupeurs.

En troisième position dans la hiérarchie des narcotrafiquants de la cité phocéenne, se trouvent les "chefs de plan", chargés de gérer les points de deal. Pour la gestion de l’approvisionnement et des stocks de drogue, ils sont payés entre 4.000 et 5.000 euros par mois dans certains quartiers marseillais.

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Juste en dessous des "chefs de plan", "les charbonneurs" qui s’occupent de la revente de la drogue. Selon la Cour des comptes, qui s'est basée sur les offres d'emploi de point de deal à la cité de La Paternelle, ils gagneraient 300 euros par jour.

Au plus bas de la hiérarchie, les "guetteurs", chargés de surveiller les abords des points de vente, sont rémunérés en moyenne 150 euros quotidiennement. Un montant plus élevé qu’en région parisienne où ils gagnent en moyenne 80 euros pour une journée de travail.

Enfin, les rabatteurs, chargés de diriger les clients vers un point de deal, sont eux rémunérés 120 euros.

Les livreurs Uber shit grassement payés

Dans ce rapport, la Cour des comptes a aussi étudié les revenus des réseaux "Uber shit".

Ces livraisons de drogues directement à domicile ont fait leur apparition dans la cité phocéenne depuis plusieurs années et génèrent elles aussi beaucoup d'argent. Les livreurs gagnent 1.1000 euros par semaine en moyenne, soit plus 4.000 euros par mois.

Au quartier de La Patenelle, dans le 14e arrondissement de Marseille, la Cour des comptes a également dressé un bilan comptable du trafic de drogue. Au total, ce dernier a généré un chiffre d'affaires total de 200.000 euros par jour lorsque l’ensemble des points de deals étaient actifs.

Cindy Chevaux avec Sylvain Allemand