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Voies lyonnaises: des associations saisissent la justice contre le tracé de la voie n°12

L'avenue Rockefeller à Lyon, qui fait partie du tracé de la voie lyonnaise n°12.

L'avenue Rockefeller à Lyon, qui fait partie du tracé de la voie lyonnaise n°12. - BFM Lyon

Les associations dénoncent un tracé qui risque d'engorger le trafic dans certains secteurs, empêchant l'accès à des bâtiments publics comme les hôpitaux. Elles ont déposé un recours fin décembre auprès du tribunal administratif de Lyon.

Un tracé qui ne fait pas l'unanimité. Quatre associations lyonnaises ont déposé le 26 décembre dernier un recours en annulation auprès du tribunal administratif de Lyon contre le tracé de la voie lyonnaise n°12, qui doit à terme relier Lyon-Valmy à Saint-Priest.

Les associations s'opposent au passage de la voie sur la montée du Chemin-neuf, dans le 5e arrondissement, et sur l'avenue Rockefeller, dans le 8e. Ils craignent notamment des difficultés de circulation sur cette dernière, déjà passée à sens unique à l'automne dernier.

"Déficit de concertation, obstination à imposer un tracé non consensuel et pénalisant pour l'accès et le fonctionnement des hôpitaux, la quiétude des rues adjacentes, les usagers... alors que la mise en sens unique de l'avenue Rockefeller peut être évitée (tout comme la fermeture de la Montée du Chemin-Neuf dans le 5eme)... Voila pourquoi 3 associations montchatoises et une autre du 5eme ont été contraintes de saisir le tribunal administratif de Lyon", explique l'association J'aime Monchat sur son compte Facebook.

"Aujourd'hui, la métropole lance des projets, en vrac, sans coordination, la ville devient un immense chantier dans lequel plus personne ne peut se déplacer", ajoute le collectif Touche pas à Saint-Just sur son site.

Un manque de concertation?

L'objectif pour les associations est d'obtenir une modification du tracé. Un recours gracieux avait déjà été émis par les associations en août 2024, pour lequel "la métropole s'est limitée à accuser réception de ce recours au bout de deux mois, quelques jours avant la date limite, sans répondre à aucun des points soulevés", souligne le collectif Touche pas à Saint-Just.

Les associations mettaient en cause dans ce recours "l'absence d'étude d'impact environnemental globale, l'absence d'étude sérieuse sur les reports de trafic, le risque de fort enclavement du 5e arrondissement" ainsi que "l'objectif dévoyé du développement du vélo au profit de la condamnation des accès vers le centre-ville" et pointent du doigt de "nombreuses irrégularités dans la concertation préalable".

Le maire de Bron, Jérémie Bréaud, a lui-même déploré un manque de concertation autour du tracé de la voie lyonnaise n°12. "Dès le départ (...) on a dit oui à cette voie lyonnaise, mais ne mettez pas l'avenue Rockefeller en sens unique de circulation", expliquait-il en octobre dernier sur le plateau de BFM Lyon.

Selon nos confrères du Progrès, le président de la métropole Bruno Bernard avait reconnu lors d'une séance publique des "difficultés sur la voie lyonnaise n°12" malgré "un nombre de concertations énorme", et avait affirmé vouloir trouver "un équilibre". S'il ne s'était pas dit favorable à mettre le projet en pause, il s'était dit prêt à le "retoucher" au terme des expérimentations.

Ces dernières doivent se poursuivre jusqu'au printemps afin d'en "dresser un bilan". De son côté, le collectif Touche pas à Saint-Just assure sur son site que les associations continueront "d'alimenter le recours en annulation déposé au tribunal administratif" tout au long de la procédure et, en attendant, veut collecter les "difficultés" des usagers durant la période d'expérimentation.

Laurène Rocheteau