Villefranche-sur-Saône: des surveillants filmés en train de frapper un détenu, une enquête ouverte

Un détenu placé à l'isolement a été filmé en train d'être tabassé par des surveillants au mois de janvier dernier. Deux agents pénitentiaires sont suspendus à titre préventif pour une durée d’un mois.

Le parquet de Villefranche-sur-Saône vient d’ouvrir une enquête après des faits de violences commises par deux surveillants sur un détenu à la maison d'arrêt de Villefranche-sur-Saône, a appris BFM Lyon. Les deux agents pénitentiaires sont suspendus à titre préventif pour une durée d’un mois.

Une agression filmée

Les faits remontent au 28 janvier dernier. Deux surveillants ont été filmés, depuis une cellule de la prison, en train de passer un détenu à tabac avant de le plaquer au sol. Une agression qui s’est déroulée à la mi-journée au cours d’une promenade.

D’après les informations de BFM Lyon, le détenu se trouvait à l’isolement. C’est pourquoi, il effectuait seul sa sortie avec les agents. Des rumeurs sur la mort du détenu ont circulé les jours qui ont suivi la diffusion de la vidéo. Une rumeur infondée selon le parquet de Villefranche-sur-Saône qui affirme que l’homme n’est pas mort.

L'Observatoire international des prisons (OIP) a saisi le parquet après les faits. Dans un communiqué publié ce mercredi 13 mars, l'OIP écrit que "ces événements accentuent les inquiétudes quant à la sécurité des personnes détenues au centre pénitentiaire de Villefranche-sur-Saône".

L’OIP affirme avoir été saisi par "une deuxième personne détenue" quelques semaines après le tournage de la vidéo. La personne incarcérée affirme "avoir également été frappée et insultée par des surveillants", alerte l’Observatoire international des prisons.

"Ce n’est pas la première fois que l’association est saisie de cas de violences dans cet établissement", rappelle l’OIP. "En 2022, un surveillant a été interdit d’exercer ses fonctions par le tribunal correctionnel de Villefranche-sur-Saône, et en 2017, une longue enquête de l’OIP détaillait le climat de violences et d’omerta qui semblait alors régner sur la prison."

Hugo Francès