Sur la ligne Lyon-Roanne, les passagers d'un train bloqués 6h40 en raison d'une panne électrique

En raison d'une importante panne d'alimentation près de Saint-Germain-au-Mont-d’Or, les passagers d'un TER sont restés bloqués plus de 6 heures ce lundi 11 mars. - Témoins/BFM Lyon
6h40. C’est le temps qu’a passé Jérôme, un usager de la ligne Lyon-Roanne, bloqué dans un train en raison d’une importante panne d’alimentation près de Saint-Germain-au-Mont-d’Or.
10h08, ce lundi 11 mars. Jérôme grimpe dans son wagon au départ de Lyon Part-Dieu pour se rendre en gare de Tarare. Le trajet dure une trentaine de minutes.
"Le train freine brusquement"
"À 10h20, après avoir passé Albigny-sur-Saône et Saint-Germain-au-Mont-d’Or et alors que nous roulons encore à allure réduite, le train freine brusquement", rapporte le voyageur à BFM Lyon. "En tout cas, bien trop fort par rapport aux traditionnels arrêts de signalisation", remarque-t-il.
Jérôme et l’ensemble des passagers sont immobilisés juste avant le pont du chemin des Ronzières, sur la commune de Chasselay. Un petit quart d’heure s’écoule quand "le contrôleur et le conducteur quittent la cabine en direction du train", poursuit le naufragé du rail. Les deux hommes reviennent à bord et s’enferment. "Pas d’information", s’agace Jérôme.
L’usager se connecte sur l’application de la SNCF à la recherche de renseignements. Le résultat tombe: défaillance matérielle. Le train affiche un retard de 20 minutes.
Un peu avant 11 heures, une annonce retentit dans les hauts-parleurs des wagons. Le retard est maintenant estimé à 50 minutes pour défaut d’alimentation électrique. Jérôme interroge le conducteur à la volée. L’agent se veut rassurant: "Une équipe technique doit arriver, nous aurons au moins 1 heure de retard", retrace Jérôme.
Le pantographe doit être coupé
La situation semble s'enliser au fil des minutes. Les allers-retours des agents s’enchaînent. Jérôme les observe depuis son wagon. Un agent SNCF "paraît dépité et passe des coups de fil", commente l’usager en découvrant que le trafic est désormais coupé dans les deux sens de circulation.
Jérôme interpelle le contrôleur. Le pantographe doit être coupé, rapporte l’agent SNCF. Dans le jargon ferroviaire, le pantographe est un dispositif qui permet à une locomotive de capter le courant par frottement sur une caténaire.
Jérôme a déjà passé plus de trois heures dans le train. "À 13h35, nous parvenons à convaincre les personnels d’ouvrir la porte afin de pouvoir prendre l’air", détaille l’usager alors coincé dans un train entièrement éteint.
13h52, le pantographe est coupé. "Un des personnels SNCF nous annonce qu’ils vont lever les interdictions et qu’on va repartir", se remémore Jérôme. Des bouteilles d’eau sont distribuées, un maigre lot de consolation pour les usagers qui s’apprêtent à passer encore de longues heures loin de leur point d’arrivée.
"Nous repartons à allure très réduite en direction des Chères où il y a, parait-il, un quai”, indique Jérôme. Les usagers descendent à 14h40. Aucun quai à l’horizon. "Juste une gare désaffectée", souffle-t-il.
Désormais, les usagers doivent attendre un bus de substitution. 15h04, le véhicule est là. "Et là, surprise, le chauffeur annonce qu’il ne va pas à Roanne, mais à Lyon Part-Dieu, c’est la douche froide pour tout le monde", poursuit-il. Le bus rebrousse chemin à vide, laissant les naufragés du rail sur le carreau au milieu de rien.
"Loin des gares habituelles, loin des lignes régulières"
"Nous sommes loin du centre-ville, loin des gares habituelles, loin des lignes régulières", affirme Jérôme. "On ne peut rien faire qu’attendre." Dans cette gare désaffectée, aucun banc à l’horizon. Les gargouillis commencent à résonner dans le ventre de l’usager. La pluie se met à tomber.
15h40, "on nous annonce que nous allons être rapatriés en taxis", indique Jérôme. Il reste une quarantaine de personnes à évacuer. Peu après 16 heures, les premiers taxis arrivent. "Je fais partie du voyage, détaille Jérôme. On me dépose avec trois autres passagers à la gare de Tarare." 16h30, "fin du périple pour moi".
Contacté par BFM Lyon, le vice-président des usagers de la ligne TER Lyon-Roanne affirme que les usagers n’obtiendront aucune indemnisation pour la partie TGV. "On se bat pour qu’il y ait une compensation financière", affirme Richard Ortiz.
"Un accident rare"
Selon l’association, "la panne électrique provient d'une erreur du conducteur du train qui a oublié de baisser son pantographe". Un incident rare selon Richard Ortie. "Trois en trois ans", précise-t-il. Mais avec d'importantes conséquences. Selon l’association, l’incident a concerné une centaine d’usagers.
Après son voyage, Jérôme et l’ensemble des passagers ont "récupéré l’ensemble des éléments techniques et (vont) pointer les dysfonctionnements avec la SNCF".