Sous-capacité, retards, communication: des parents d'élèves exaspérés par Cars du Rhône

Depuis la rentrée, les élèves du collège Simone-Veil de Châtillon d'Azergues font face à différentes problématiques de transport. Le délégataire reconnaît des difficultés mais plaide un manque de personnel.

Matin, midi et soir, à la maison ou au travail, les parents d'élèves du collège Simone-Veil de Châtillon d'Azergues (Rhône) scrutent leur téléphone. Depuis la rentrée scolaire, ils peinent à décrocher de leur groupe WhatsApp.

Ce support numérique, ils l'utilisent pour organiser le transport des enfants vers leur établissement lorsque Cars du Rhône, administré par le Sytral, se montre défaillant. Autant dire qu'ils doivent fréquemment s'employer en ce début d'année scolaire, car les dysfonctionnements s'empilent.

"Il n'y quasiment pas d'anticipation"

Les deux cars de la ligne 422 sont dans le viseur des parents d'élèves installés à Charnay. En premier lieu, ils s'indignent de la faible capacité de ces cars. Ce jeudi matin, 14 collégiens ont patiemment attendu l'arrivée de leur moyen de transport dans cette petite commune du Beaujolais. La moitié seulement a pu monter à bord, faute de place. Et encore, il restait deux arrêts avant le terminus.

Dans ce cas de figure, le conducteur est sommé de refaire un tour et de récupérer les élèves manquants. Problème: ces derniers ne peuvent dès lors pas arriver à l'heure en cours.

Selon les parents d'élèves, la ponctualité des conducteurs de cars laisse également à désirer. Parfois, ils arrivent en avance, parfois en retard, alimentant la confusion. Il arrive enfin que les itinéraires soient modifiés, les voiries des communes n'étant pas nécessairement adaptées aux véhicules de ce gabarit.

Ce que déplorent par-dessus tout les parents d'élèves, c'est le manque d'information global de Cars du Rhône. "Ça rajoute des retards de certains parents à leur travail" et "du stress", souffle l'une d'elles au micro de BFM Lyon. Et d'ajouter: "Il n'y a quasiment pas d'anticipation".

Un communiqué pour matérialiser l'exaspération

Pour matérialiser leur exaspération, les parents d'élèves installés à Alix, une autre commune desservie par les cars de la ligne 422, ont rédigé un communiqué. Dans ce texte, ils s'inquiètent des dysfonctionnements précités et rappellent que le service n'avait déjà pas été assuré durant cinq semaines l'an passé.

Interrogé par BFM Lyon, le délégataire des Cars du Rhône insiste précisément sur les manques de personnel. "Malgré tous nos efforts pour recruter, former et intégrer de nouveaux collaborateurs, cette année encore nous sommes confrontés à un manque de conducteurs", affirme-t-il.

En conséquence, le délégataire a dû adopter un plan de transport adapté le 4 septembre, impliquant un regroupement des deux services de la ligne 422. D'où la dégradation de la qualité du service proposé aux élèves.

"Toutes les modifications d’offre provisoires ou permanentes font l’objet d’un envoi de SMS aux familles expliquant le motif, la durée et les solutions de report lorsqu’il y en a", plaide en outre le délégataire de Cars du Rhône, se défendant de tout manque de transparence envers le client. Tout en précisant qu'"en complément, une information est déployée sur le site internet www.carsdurhone.fr, actualisé quotidiennement. L’établissement scolaire est également informé par mail".

La demande de compensation rejetée

À l'en croire, la problématique des retards n'est plus d'actualité depuis le lundi 18 septembre. "Au vu de l’évolution des effectifs du collège, une surcharge sur cette ligne a été immédiatement identifiée le 19/09. Un renfort est envisagé avec la mise en place d’un véhicule léger de huit places", est-il précisé.

De plus, le délégataire de Cars du Rhône promet la fin de la fusion des deux services sur la ligne à compter du 25 septembre. Cela "afin de ne pas pénaliser le transport des élèves".

Une bonne nouvelle pour les parents d'élèves, qui espéraient néanmoins des compensations pour le préjudice subi depuis la rentrée. Cette demande a été rejetée par Cars du Rhône.

Lauriane Pelao avec Florian Bouhot