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Rhône: la moitié du conseil municipal de Moiré démissionne en raison d'un projet immobilier

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Les habitants de Moiré vont voter ce dimanche pour compléter le conseil municipal dont la moitié des élus a démissionné. Un projet de lotissement privé, comprenant un immeuble et quatorze maisons, est au cœur de la discorde.

Le lotissement de la discorde. Les habitants de Moiré, l'un des plus petits villages du Rhône, sont appelés aux urnes ce dimanche. Une élection municipale partielle est organisée alors que plus de la moitié des élus ont démissionné en raison d'un projet de lotissement au cœur du village.

Un immeuble et quatorze maisons

Une centaine d'habitants se sont réunis dans un collectif "Moiréens pour l'apaisement foncier" dans l'objectif de contester un projet immobilier qui doit s'installer derrière l'église.

"Il va y avoir un immeuble de deux étages, un immeuble moderne avec huit logements. Et après sur toute la surface, vont se répartir quatorze maisons individuelles", présente le fondateur et porte-parole, Yves Le Barzic, à BFM Lyon.

Selon le collectif, le projet n'est pas adapté à la commune de 200 habitants. "Le problème, c'est le volume. C'est 35% de plus. C'est comme si l'agglomération lyonnaise augmentait sa population de 450.000 habitants, c'est insupportable, ça va changer nos habitudes", déplore Yves Le Barzic. "Les infrastructures vont-elles être suffisantes?", questionne-t-il en alertant sur une rue principale "très étroite".

Une réaction jugée infondée

C'est ce programme immobilier qui a déclenché une vague de démission au sein du conseil municipal de Moiré. Les élus démissionnaires reprochent l'absence de concertation et un projet réalisé en catimini.

Une réaction infondée par la maire, Anny Commandeur (SE). "C'est un lotissement privé, acheté par des privés sur un terrain privé. La mairie n'avait pas à s'immiscer dans le projet. Ce lotissement a été fait tout à fait dans les règles. Le permis d'aménager étant légal, je laisse signer et je trouve que c'est un beau projet", justifie l'édile.

"Si on reste enclavé, petite commune, un jour ou l'autre on sera absorbé par une commune des alentours", considère la première magistrate.

Les habitants vont devoir voter pour les six sièges vacants, sur les onze, du conseil municipal. Neuf candidatures ont été déposées et parmi elles, une liste ouvertement contre ce lotissement.

Arthur Blet avec Juliette Vignaud