RER à la Lyonnaise: la Ville, la Métropole et la Région favorables au projet, mais pas sans aides de l'État

L'ambition d'Emmanuel Macron de créer dix réseaux de RER en région sur le même principe que celui appliqué en Île-de-France est-il réalisable dans la capitale des Gaules?

Le président de la République relance un sujet épineux. Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux dimanche, le chef de l'État a fait part de sa volonté de voir apparaître dix réseaux de TER dans les plus grandes métropoles françaises, sur un modèle calqué sur celui des transports franciliens.

Du côté de Lyon, le projet de RER a déjà été mis sur la table à de nombreuses reprises ces dernières années. Plusieurs projets plus ou moins ambitieux seraient d'ailleurs déjà prêts. Les collectivités auraient notamment planché sur un RER a minima avec le réseau déjà existant, en doublant la cadence des trains et en les faisant fonctionner sur une amplitude horaire plus grande.

Des lignes de trains ambitieuses qui relieraient Mâcon et Vienne, Grenoble et Roanne, Ambérieu-en-Bugey et Saint-Étienne ou encore Bourg-en-Bresse et Lyon. Mais alors, pourquoi le projet n’avance pas dans la capitale des Gaules et ses environs?

Métropole et Région, même combat?

Déjà, car il s'agit d'un sujet titanesque qui se prépare sur plusieurs années. De plus, un projet de cette taille nécessite que les élus de la Région (à majorité Les Républicains) et de la Métropole (gouvernée par les Verts) réussissent à entamer des discussions sérieuses, ce qu'ils ont peiné à faire jusqu'à aujourd’hui.

Reste un point noir et pas des moindres: le financement dudit projet. Le coût d’un RER à la Lyonnaise se situerait en effet entre 1,5 et sept milliards d’euros d'investissements "à l'horizon 2035". "J'ai déjà fait cette proposition à la Métropole de Lyon, donc l'objectif, c'est de pouvoir travailler en commun, mais il est évident que si on n'a pas un accompagnement fort de l'État, ça ne marchera pas", annonce Laurent Wauquiez, le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, sur notre antenne.

L’annonce d'Emmanuel Macron pourrait donc débloquer la situation. De son côté, le président de la Métropole de Lyon espère que cela poussera la Région à avancer sur ce projet. "Je prends avec plaisir les annonces du président de la République de pousser des RER dans les métropoles, et notamment à Lyon. Après, il faut passer à la phase opérationnelle", espère le président de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard.

"Une amélioration dans les cinq-dix ans à venir est indispensable pour le train", indique Bruno Bernard.

Il poursuit: "Je le dis très clairement, nous serons aux côtés de la Région pour avancer, et si l'État vient avec des financements conséquents, on a une chance quand même d'accélérer enfin ce développement du train dont on a besoin, pour les habitants de la Métropole de Lyon, mais aussi tous les territoires voisins".

"Les sommes sont trop importantes" 

Du côté de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez assure tout faire pour que le projet se mette enfin sur de bons rails. Ce dernier accueille donc positivement les annonces du chef de l'État, mais espère également qu’elles s’accompagneront de subventions. "Le budget, selon ce que l'on veut faire, se chiffre en milliards d'euros. J'ai toujours dit que, pour la Région, c'était impossible, c'est-à-dire que les sommes sont trop importantes", précise Laurent Wauquiez au micro de BFM Lyon.

"Nous, sur Lyon, tout notre projet est prêt. On connaît le chiffrage, on sait ce que ça représente, on a fixé les étapes et on sait les améliorations immédiates qu'on peut avoir", indique ce dernier sur notre antenne.

Le maire de Lyon, lui, ne cache pas non plus son approbation pour ce projet. L'élu déclare que la ville qu'il dirige depuis 2020 est prête pour cette "politique dans l'intérêt de toutes et tous".

Outre le problème du financement, restera à trancher les problématiques liées aux prix des trajets pour les usagers. Mais non n'en sommes pas encore là.

Lauriane Pelao avec Alixan Lavorel