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Réfugiés ukrainiens à Lyon: six mois après leur arrivée, le difficile choix de rester ou rentrer

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Ce jeudi, seize réfugiés hébergés dans la région de Lyon regagneront leur pays.

Il y a six mois, jour pour jour, débutait l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Ce mercredi, Kiev célèbre la fête nationale, alors que la guerre continue de faire rage. Depuis le début du conflit, 100.000 réfugiés ukrainiens ont été accueillis en France, dont près de 2000 dans la région lyonnaise.

Si pour certains d'entre eux, la question d'un retour au pays se pose, ce n'est pas le cas pour Yaroslav Ruzhylo. Originaire de la ville de Nadvirna, dans l'ouest de l'Ukraine, l'adolescent de 17 ans, arrivé au début du mois d'avril dernier à Lyon, souhaite s'y installer et devenir cuisinier.

"J'aime beaucoup la nourriture, et la préparer. Je pense que la France est le centre de la nourriture en Europe", s'enthousiasme-t-il au micro de BFM Lyon. Pour celui qui intégrera le lycée professionnel Hélène-Boucher, à Vénissieux, dès la rentrée de septembre, il n'est pas question de retourner vivre en Ukraine.

"Je dois rester en France parce qu'en France, il y a un avenir pour moi. Il y a du travail et on peut étudier. En Ukraine, il n' y a pas de futur, il y a une très grande crise et ce n'est pas possible d'y rester".

Plus de 6 millions de déplacés

D'autant plus que le jeune homme pourrait être mobilisé et ainsi rejoindre l'armée une fois arrivé sur place. "Pour les garçons qui arrivent à leur dix-huitième anniversaire, le risque c'est d'être envoyés au front", explique Walter Hapiak, membre de l'association Lyon-Ukraine.

"S'ils rentrent maintenant en Ukraine en tout cas, c'est sûr qu'ils ne pourront pas repartir. Les femmes et les enfants peuvent circuler, mais les hommes, non", poursuit-il.

Malgré tout, de nombreux réfugiés souhaitent quitter la France. "Certains décident de rentrer parce qu'ils ont leur travail, leurs familles, leurs enfants, leurs maris. Mais d'autres comprennent aussi que la guerre est loin d'être finie, que le danger est encore réel, qu'on ne sait pas comment la situation va évoluer", raconte Walter Hapiak.

Ce jeudi, 16 réfugiés ukrainiens hébergés près de Lyon prendront la route, en bus, pour regagner leur pays. Depuis le mois de mai, le pays enregistre 35 000 entrées quotidiennes sur son sol. Le conflit avec la Russie a entraîné le départ de plus de six millions de ressortissants ukrainiens à travers l'Europe.

Jade Lagnier et Sarah Boumghar