Quincié-en-Beaujolais: le placement en redressement judiciaire d'une boulangerie inquiète les commerçants

L'unique boulangerie de Quincié-en-Beaujolais a été placée en redressement judiciaire. Dans cette commune d'environ 1.300 habitants, la nouvelle est un coup de massue.
Les gérants de l'établissement peinent à imaginer la fin du commerce. “On s’était dit qu’on vendrait, mais vendre il y a une continuité après et que s’il y a une liquidation, ça veut dire que tout ce qu’on a fait… Tout va partir, il n’y aura plus rien. C’est un peu notre bébé”, confie Cécile Coubard à BFM Lyon.
Le couple a dû prendre cette décision alors qu'il avait lancé son commerce quatre ans plus tôt. En cause: le coût des charges, qui a fortement augmenté en un an.
“Pour vous donner une idée, jusqu’en décembre 2023, on payait 800 euros d’électricité par mois. Et, là, ce mois-ci, 2.280 euros”, prend en exemple Cécile Coubard.
Michel Coubard a également procédé à ses calculs. “J’ai fait un ratio sur toutes mes matières premières réunies. On a +60% d’augmentation, donc je me vois mal mettre 60% d’augmentation sur le pain et la pâtisserie", affirme le gérant.
La crainte d'un effet domino
Le placement en redressement judiciaire de la structure est une mauvaise nouvelle pour la commune. Les habitants ne veulent pas la perdre.
“Un bon boulanger comme ça, on n’en retrouvera pas de sitôt”, lance Christian, un client. “Il ne faut pas que la boulangerie ferme. C’est la meilleure du coin”, ajoute-t-il.
“Ca m’embête, car c’est toujours une tristesse qu’un petit commerce, surtout dans nos petites campagnes, ferme. Et, ici, c’est un lieu de rencontre”, avance de son côté Nicole, une autre cliente.
Cette menace de fermeture inquiète en outre les commerçants voisins sur la place du village. Ils craignent un effet domino.
“Les commerces font vivre un village, donc, sans boulangerie, c’est dramatique. En plus, on utilise tous le pain de la boulangerie. On a tous l’épée de Damoclès au-dessus de la tête. On ne sait pas du tout ce que l’activité va donner et ce qu’on va devenir sur l’année 2025 et sur l’année suivante”, explique Pascale Walter, gérante de la crêperie “Le Balostan”.
Cécile et Michel ont désormais une période de six mois à un an pour sauver leur boulangerie.