Pollution au PFAS: le maire d'Oullins-Pierre-Bénite demande la suspension de l'extension de l'usine Daikin

1.400 mètres carrés supplémentaires pour Daikin à Oullins-Pierre-Bénite. - BFM Lyon
En périphérie de Lyon, les tensions se ravivent dans la vallée de la chimie contre les polluants éternels. Dans un communiqué publié ce jeudi 30 mai, le maire de la commune, Jérôme Moroge, exige la supression de l'autorisation préfectorale de l'extension du site. Cette demande est motivée par la découverte de pollution aux perfluorés (PFAS) sur le territoire communal.
"J'estime que la situation a drastiquement changé et exige une réevaluation urgente", poursuit Jérôme Moroge. Une demande de révision de l'arrêté ainsi qu'un renforcement des mesures de protection de l'environnement ont été transmis à la préfète Fabienne Buccio.
Dans un communiqué publié quelques heures plus tard, la préfète du Rhône a répondu au maire, déplorant notamment une réaction tardive. "Le maire d’Oullins-Pierre-Bénite semble découvrir ce jour le projet [...] dont la situation a pourtant été discutée, à l’occasion de douze comités de suivi de la pollution des perfluorés dans la région lyonnaise."
Un débat sur la "modification substantielle" du site
Le maire regrette une "procédure environnementale inadéquate". Selon lui, l'extension aurait dû étre classée comme "modification substantielle". "L'absence d'une nouvelle étude d'impact et d'une enquête publique est incompréhensible", écrit-il.
"L'unité pré-compound n'entraîne pas une évolution substantielle de l'installation existante: bien au contraire, la capacité de production n'est pas modifiée", rétorque la préfète.
La ville exige une étude d'imprégnation, menée par un laboratoire lyonnais spécialisé dans les PFAS, une surveillance renforcée des sites industriels et l'interdiction "stricte" des rejets atmosphériques et aquatiques.
Ce 28 mai, Daikin et Arkema ont comparu devant le tribunal correctionnel de Lyon, un délibéré est attendu le 30 juillet prochain.