Polluants éternels: la justice rejette un recours contre l'extension de l'usine Arkéma d'Oullins-Pierre-Bénite

L'usine du groupe chimique Arkema à Pierre-Bénite, près de Lyon, le 3 juin 2023 - OLIVIER CHASSIGNOLE © 2019 AFP
Le tribunal administratif de Lyon a tranché en défaveur des opposants à l'extension de l'usine chimique Arkema d'Oullins-Pierre-Bénite ce vendredi 13 septembre.
Le tribunal a considéré que le projet elynx n'entraînera pas "d'émission supplémentaire dans l'eau et dans l'air ni de nuisances pour les populations avoisinantes".
Il ne pas ressort des documents produits par les requérants "que d'éventuels incidents pourraient avoir un impact en dehors du site de l'installation classée, ni que l'extension du stockage serait à l'origine de contraintes supplémentaires sur l'urbanisation à proximité".
Donner de la visibilité pour "faire bouger les choses"
Les opposants au projet ne comptent pas pour autant baisser les bras. "Nous ne sommes pas surpris de la décision, nous n'étions pas totalement confiants", réagit Lucas Miguel, membre du collectif "PFAS contre Terre" et soutien des associations locales, auprès de BFM Lyon.
"Mais le fait de ne pas avoir de condamnation à des frais de justice est le signe que notre action est prise au sérieux. Elle concourt à exercer une certaine force de pressions", poursuit-il.
Manifestations, happening, recours, les associations n'ont pas encore décidé des nouvelles actions à mener pour faire obstacle à ce projet.
"Une des actions possibles est de se pourvoir en cassation auprès du Conseil d'État. Daikin, Arkema, ces différentes actions en justice nous ont donné de la visibilité, cela permet de faire bouger les choses et un jour nous arriverons à faire appliquer le principe de pollueur-payeur", ajoute-t-il.
Un projet contesté
Les associations "Bien vivre à Pierre-Bénite", "Action Justice Climat Lyon" et "Générations futures" avaient demandé la suspension de l'exécution de l'arrêté préfectoral du 14 mai dernier, autorisant le projet elynx.
Cette nouvelle unité doit produire et stocker des polymères additivés, dont certains composants sont des polluants dits éternels, les PFAS.
En août dernier, le tribunal judiciaire de Lyon a ordonné une expertise pour établir le rôle des sites chimiques Daikin et Arkema dans la contamination aux polluants éternels du Rhône.