"Plus de 400.000 euros de dégâts": à Lyon, les explosions de "gaz hilarant" dans les incinérateurs coûtent cher

Des capsules de protoxyde d'azote, ou "gaz hilarant", le 10 mai 2022 à Lille. (Illustration) - Denis Charlet © 2019 AFP
Le gaz hilarant pèse lourd sur la facture pour la métropole de Lyon. Des bonbonnes de protoxyde d'azote, jetées dans les ordures ménagères, ont causé plus de 400.000 euros de dégâts depuis janvier en explosant dans l'usine d'incinération Lyon Sud, déplore la collectivité dans un communiqué publié ce vendredi 23 mai.
L'usine a subi des arrêts de trois à cinq jours à quatre reprises depuis le début de l'année, avec des frais de réparation "de 100.000 à 150.000 euros à chaque incident", écrit la métropole de Lyon.
Ces explosions ne sont pas non plus sans danger pour le personnel travaillant à proximité des fours. La métropole évoque des risques de souffles d’explosion ou encore des éclatements des hublots de fours.
Un gaz de cuisine détourné pour son usage récréatif
Les "fours ne résistent pas" aux explosions de ces bonbonnes atteignant "jusqu'à 5 kg", poursuit la collectivité en rappelant qu'elles "ne doivent en aucun cas être jetées dans les bacs à ordures ménagères ou de tri, mais déposées à la déchèterie".
Selon le communiqué de la métropole, le problème est global et la mode du gaz hilarant cause "d'importants dégâts dans les usines de traitement des déchets à travers la France".
Ce gaz sert normalement en cuisine, par exemple dans les siphons à chantilly, ou à l'hôpital et dans les cabinets dentaires, en anesthésie légère. Mais il est de plus en plus détourné pour un usage récréatif, en particulier chez les adolescents et jeunes adultes, et les conséquences neurologiques peuvent être graves et durables.
"Les signalements d’intoxications liés à l’usage du 'gaz hilarant' ont explosé depuis cinq ans", rappelle-t-elle dans son communiqué.
Une loi de 2021 en interdit la vente aux mineurs et dans les bureaux de tabac, mais une proposition de loi est actuellement au stade de navette parlementaire entre l'Assemblée nationale et le Sénat pour étendre cette interdiction à tous les particuliers.