Pas de femme à la fête des conscrits: une plainte pour dénoncer une discrimination sexiste à Villefranche-sur-Saône

La Fête des conscrits de Villefranche-sur-Saône (Rhône), le dimanche 28 janvier 2024. - BFM Lyon
À quelques jours de la Fête des conscrits à Villefranche-sur-Saône, le 26 janvier, l'association Nouvelle Vague a annoncé, ce lundi 20 janvier, déposer plainte pour discrimination contre la mairie et l'Interclasse générale.
Les plaignantes reprochent aux organisateurs l'exclusion systématique des femmes dans ces festivités et dénoncent des "traditions discriminatoires" légitimant "le traitement des femmes comme des membres subalternes de la famille et de la société".
"Il est essentiel que la tradition des conscrits évolue et permette aux femmes de participer à la célébration des conscrits sans aucune discrimination", plaide le collectif dans un communiqué.
Héritée du 19e siècle, la Fête des conscrits (nom désignant un jeune homme appelé pour effectuer son service militaire, ndlr), célèbre la mémoire des Français appelés sous les drapeaux, qui fêtaient leur départ du Beaujolais en grandes pompes.
Durant trois jours, les hommes de Villefranche-sur-Saône sont appelés à défiler dans les rues de la ville, avant de se rassembler autour du monument aux morts.
"Garantir l'égalité"
Par souci d'"égalité", Nouvelle Vague plaide de son côté pour une participation des femmes dans ces festivités locales. Sans quoi, la Fête des conscrits laisserait entendre que "les femmes ont un statut inférieur" à celui des hommes.
À titre d'exemple, le collectif souligne dans son communiqué que la présence irremplaçable des femmes, au même titre que les hommes, lors du défilé du 14 juillet sur les Champs-Élysées.
"L'histoire et le courage des femmes ont été marqués par des réformes, des événements marquants et des parcours exceptionnels. L'engagement des femmes dans les armées, leurs rôles dans la résistance, les sciences, la vie politique, les usines, les champs, la culture ne peuvent plus être niés", poursuit encore le communiqué.
L'an dernier à la même période, le collectif Nouvelle Vague avait mené une opération coup de poing en érigeant des pancartes avec les inscriptions "ville sexiste" dans les ronds-point et les rues de la ville.