"On voit que c'est rongé": le castor de retour dans la Brévenne après plus de 200 ans d'absence

Sur les berges le long de la Brévenne, près de L'Arbresle, les traces de dents observées sur les troncs d'arbre ne laissent pas de place au doute.
"On voit que c’est le castor. On pourrait se dire 'c’est en passant qu'on a fait une trace', mais pas du tout. On voit que c’est rongé", confirme Grégory Chazal, technicien de rivière du Syndicat des rivières Brévenne Turdine.
Le castor, qui avait disparu depuis plus de deux siècles dans ce secteur du Rhône, y a fait son retour depuis maintenant deux ans. Une réapparition qui s'explique en partie par le reboisement de cette forêt de saules.
"Il a une appétence assez particulière pour les bois plutôt tendres, donc tout ce qu’on va retrouver en bord de cours d’eau", explique Grégory Chazal.
Une bonne nouvelle pour l'écosystème
Le technicien de rivière suit de près la progression du castor dans le département. "Le castor a commencé à remonter, notamment le long du Rhône, est arrivé à Lyon il y a déjà assez longtemps de ça. Et petit à petit, il colonise les affluents, jusqu’à arriver sur la Brévenne il y a deux ans de ça."
Le retour du castor, qui se distingue par ses barrages de troncs d'arbre dans les cours d'eau, est une bonne nouvelle pour l'écosystème local.
"Quand on a un arbre qui tombe dans l’eau sur un secteur, les branches vont faire que ça va diversifier les écoulements. Du coup, en diversifiant ces écoulements, ça va diversifier les habitats pour la faune aquatique. En même temps, ça va permettre aussi de relancer une dynamique sédimentaire, c’est-à-dire que tous les sédiments qu’on va retrouver au fond du lit, mais aussi dans les berges, vont pouvoir être remaniés et bougés."
Sur le long terme, la présence du castor est une véritable opportunité pour le développement de l'écosystème de la rivière. "Si on continue à avoir des castors qui amènent du bois, c’est un cycle qui se perpétue, on relance cette dynamique, et on va avoir ce qu’on appelle une rivière vivante, qui va bouger au gré du temps", se réjouit Grégory Chazal.
Il faudra tout de même attendre plusieurs dizaines d'années pour voir le cours d'eau se repeupler et cette dynamique se pérenniser. Il est pour le moment impossible de quantifier la population de castors présents dans le secteur.