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"On est en train de rendre malade le service public": les agents de la ville de Lyon en grève ce mardi

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Les agents de la ville de Lyon se rassembleront mardi en début d'après-midi devant l'Hôtel de ville. Ils demandent de meilleures conditions de travail et des négociations salariales immédiates.

Ils demandent de meilleures conditions de travail et une revalorisation des salaires. Les agents municipaux de Lyon seront en grève mardi.

Si plusieurs services de la ville avaient déjà déposé des préavis de grève récemment, ils ont cette fois décidé de "taper un grand coup sur la table" en mobilisant l'ensemble des agents.

"On ne peut pas vivre avec 1300 euros à Lyon"

Les principales revendications des agents concernent les salaires. Alors que la ville avait débloqué près de 7 millions d'euros en début d'année pour ses employés, la CGT dénonce un dispositif qui n'était que "de la poudre aux yeux" et une mauvaise répartition des augmentations entre les catégories A et C.

"Un catégorie C, quand il voit son chef qui prend 180 ou 200 euros d'augmentation, et lui qui vient d'en prendre juste 30 euros..." déclare Sébastien Douillet, secrétaire général CGT à la ville de Lyon. Invité ce lundi sur le plateau de BFM Lyon, il dénonce une "mauvaise répartition totale" de ces augmentations.

Le syndicat met également en avant les injustices entre les agents de la ville et ceux de la métropole. "Pour le même métier, un agent de la métropole, c'est 3000 euros de plus par an." D'autant plus que les agents de la métropole se sont récemment vu offrir une prime de 300 euros pour le pouvoir d'achat, qui doit être votée à la fin du mois de juin.

De leur côté, les agents municipaux demandent une prime de 1000 euros dès ce mois-ci, affirmant que l'augmentation du SMIC n'est pas suffisante. "On ne peut pas vivre avec 1300 euros à Lyon, ce n'est pas possible."

Un "bureau des embauches" à l'hôtel de ville

Car la question des salaires pose aussi problème pour recruter. "On n'est pas attractif", déclare Sébastien Douillet. "Avec l'augmentation du SMIC au fur et à mesure, un agent qui arrive sans concours à la ville de Lyon passera 13 ans sans augmentation de salaire. Et la 13e année, il aura 8 euros d'augmentation."

La ville de Lyon a pourtant besoin d'agents supplémentaires, puisque de nombreux postes sont pour le moment vacants. "En 2021, il y avait 500 postes quotidiennement libres."

Des postes qui concernent aussi bien des catégories C, soit des niveaux d'entrée sans concours, que des positions plus élevées. "Le directeur général adjoint de la sécurité, le grand chef qui doit s'occuper de la police municipale, on ne trouve pas d'agent pour travailler à ce poste-là depuis huit mois."

Pour tenter de remédier à ces problèmes de recrutement, la CGT a imprimé plus de 139 fiches de postes libres et organise lors de son rassemblement ce mardi un "bureau des embauches" derrière l'Hôtel de ville. Le syndicat collectera tous les CV et lettres de motivation qui y seront déposés, plus ceux reçus sur une boîte mail créée pour l'occasion. La CGT demande ensuite un rendez-vous au maire pour lui transmettre les candidatures.

"Vingt ans de politique assez néfaste"

En plus de la question des salaires et du recrutement, les agents de la ville dénoncent leurs conditions de travail et la "pression" qu'ils subissent au quotidien. Un mal-être que le syndicat n'attribue pas seulement à la municipalité actuelle.

"On subit un peu plus de vingt ans de politique assez néfaste pour le service public et pour les agents publics", déclare Sébastien Douillet. "Si vous ne mettez pas les moyens humains pour le faire tourner... Là, on est en train de rendre malade le service public."

Le syndicaliste rappelle qu'en janvier dernier, en pleine crise sanitaire, près de 450 des 1500 agents de l'éducation de la ville n'étaient pas remplacés. "On veut en donner beaucoup (...) mais si on ne met pas les moyens humains derrière, les gens qui bossent tombent malades."

Laurène Rocheteau