"On combat le racisme": menacée de dissolution par Bruno Retailleau, la Jeune Garde annonce des mobilisations

La Jeune Garde antifasciste est dans le viseur du ministre de l'Intérieur. Bruno Retailleau a annoncé qu'il engageait la procédure de dissolution de l'organisation devant l'Assemblée nationale ce mardi 29 avril.
À présent, l'organisation fondée à Lyon en 2018 dispose d'une quinzaine de jours pour exposer ses arguments. "Nos avocats sont sur le coup, nous n'avons rien à nous reprocher, nous sommes une organisation qui combat les milices d'extrême droite. La justice va trancher", réagit Zine-Eddine Messaoudi, le porte-parole de la Jeune Garde antisfasciste invité de BFM Lyon ce mercredi 30 avril.
Une démonstration de force espérée ce jeudi
Les membres de l'organisation et ses sympathisants comptent participer ce jeudi 1er mai à un rassemblement. En parallèle à la bataille judiciaire, Zine-Eddine Messaoudi souhaite "revendiquer cette journée" et "montrer à qui appartient la rue".
Il compte sur la pression populaire pour faire plier le gouvernement. "Nous comptons construire des mobilisations massives parce que ce qui se passe n'est pas rien, ce n'est pas simplement une dissolution, c'est un message envoyé à tout le pays".
Une organisation aux méthodes contestées
Régulièrement, l'extrême droite réclame la dissolution de la Jeune Garde dont des membres ont été impliqués dans des affaires de violence.
Huit membres de la Jeune Garde antifasciste ont été mis en examen le 27 juin 2024, soupçonnés d'avoir agressé un mois plus tôt un adolescent dans le métro parisien "le trait(ant) de sioniste et le frapp(ant) à plusieurs reprises". Cette agression a eu lieu après une conférence de soutien à Gaza de la militante franco-palestinienne Rima Hassan.
"C'est une instrumentalisation ce qui a été fait a paris, nous sommes en première ligne pour combattre les antisémites", conteste Zine-Eddine Messaoudi sur notre antenne.
L'une des figures notoires de l'organisation, Raphaël Arnaud, devenu depuis député LFI du Vaucluse, a été fiché S dans le registre policier recensant les individus potentiellement dangereux. Bruno Retailleau a par ailleurs déposé plainte contre lui pour ses accusations portées contre la police française dans la mort de militants pour l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie.
En janvier dernier, le cabinet du ministère de l'Intérieur assurait avait "reçu plusieurs signalements de préfets" au sujet de la Jeune Garde.
Un parallélisme contesté avec l'extrême droite
Bruno Retailleau a annoncé ce mercredi 30 avril, veille du 1er-Mai engager une procédure de dissolution du groupuscule d'ultra-droite Lyon Populaire.
Pour Zine-Eddine Messaoudi, le ministre de l'Intérieur entretient une équivalence qu'il juge dangereuse.
"Nous n'avons rien à avoir avec ces gens-là, nous pratiquons l'autodéfense contre les groupuscules d'extrême droite qui font régner la terreur. Nous combattons l'extrême droite dans la rue et politiquement. Ils utilisent la violence politique contre des gens pour ce qu'ils sont, des musulmans, des arabas, des militants de gauche, nous, nous cherchons seulement à les faire reculer", conclut-t-il.