BFM Lyon
Lyon

"On avait peur": le patron des boulangeries Hénon à Lyon poursuivi pour harcèlement moral

placeholder video
Le patron de l'établisement est jugé aux prud'hommes ce mardi. Quatre anciens salariés dénoncent un management brutal.

Ils dénoncent une situation de harcèlement moral. Quatre anciens employés des boulangeries Hénon, à Lyon, poursuivent le patron, Frédéric Hénon, devant la justice. L'audience se tient ce mardi devant les Prud'hommes.

Journées à rallonge, refus d'accorder des congés, heures supplémentaires non payées... Devant les caméras de BFM Lyon, les anciens salariés racontent des conditions de travail anormales qui les ont conduit à la dépression ou au burn-out.

"Je pouvais faire des tranches horaires qui allaient de 5h du matin parfois jusqu'à 20h, sept jours sur sept s'il manquait du personnel", témoigne l'une d'entre eux. "On travaillait dans l'angoisse d'être appelé par notre directeur qui était toujours là à nous surveiller, nous épier", ajoute-elle.

Les ex-salariés assurent qu'ils étaient surveillés en permanence par leur employeur, qui consultait selon eux les caméras de vidéosurveillance installées dans la boulangerie.

"On avait peur d'aller en pause parce qu'on savait qu'on était filmés. A chaque fois que j'allais prendre l'air alors qu'il n'y avait personne dans la boutique et que je me disais que c'était le moment de prendre ma pause, on recevait un coup de fil: 'Tu fais quoi là? Regarde la vendeuse, elle est en train de rien foutre et toi tu prends l'air'. On avait peur", relate une autre ancienne employée.

"Ils ont été brisés, cassés"

Licenciés, les quatre plaignants contestent ce mardi après-midi les motifs de rupture de leurs contrats ainsi que le non-paiement des heures supplémentaires effectuées. Mais, avant toute chose, ils espèrent la reconnaissance du préjudice moral qu'ils estiment avoir subi.

"Ils ont vraiment été brisés et cassés, à des niveaux différents, par ce qu'ils ont vécu chez leur employeur. C'est important que ce soit reconnu via une décision de justice, je pense que ça aide à la reconstruction de chacun. Si ça peut servir d'exemple et potentiellement parler à d'autres salariés dans la même situation, ça ne sera que bénéfique", argue Me Christine Fauconnet, avocate.

Contacté par nos soins, le gérant de la boulangerie n'a pas répondu à nos sollicitations. Il pourrait être condamné à verser plusieurs milliers d'euros de dommages et intérêts à ses quatre anciens salariés.

Lucie Nolorgues