"On a peur que ça recommence": l'inquiétude à la cité scolaire Sembat-Seguin de Vénissieux, au lendemain de tirs de mortier

Un "retour à la normale" possible? Après avoir été la cible de tirs de mortiers, la cité scolaire Sembat-Seguin de Vénissieux (Rhône) a rouvert ses portes ce vendredi 4 octobre. Élèves et professeurs étaient de retour dans les salles de classe au petit matin.
Au lendemain de ces violences, les craintes sont grandes pour une bonne partie des personnes ayant assisté à l'assaut d'une soixantaine de personnes.
"J'ai eu peur, ça ne m'est jamais arrivé", se souvient Narjesse au micro de BFM Lyon. "J'étais stressé toute la journée, même là je suis encore stressé, j'ai peur que ça recommence aujourd'hui", explique Bilel.
Les craintes de nouvelles violences sont partagées par Roxane, "mais quand on voit la police, on se sent un peu plus rassurés", indique-t-elle.
Pour assurer leur sécurité, ainsi que celle du personnel, deux équipages de police et des patrouilles régulières sont présentes sur place aux heures d'entrée et de sortie, comme ce fut le cas la veille.
L'inquiétude des enseignants
D'après une professeure d'anglais, la directive du rectorat est "un retour à la normale le plus vite possible". Ce qui provoque son inquiétude.
"On comprend qu'il doit y avoir une continuité, surtout pour les élèves qui ne sont pas impliqués dans les incidents de le veille", raconte-t-elle à BFM Lyon.
"On ne sait pas du tout comment la suite va se passer. On sait qu'il y aura des renforts policiers, mais on a très peur que ça recommence", poursuit-elle.
Présente depuis trois ans au sein de la cité scolaire, l'enseignante n'avait jamais vu un tel déferlement de violences, bien qu'elle ait déjà assisté à des tirs de mortiers lors de sa première année.
Elle compte en discuter avec ses élèves pour ouvrir la parole sur le sujet, mais affirme que l'on sent bien "qu'on essaie de mettre tout ça sous le tapis".
Une cellule psychologique
Aux alentours de 8 heures, plusieurs dizaine d'individus ont jeté des mortiers et fumigènes vers la cité scolaire Sembat-Seguin et son portail. Deux membres du personnel ont été directement visés par des projectiles.
Certains enseignants ont exprimé leur droit de retrait et ne se sont pas présentés en cours l'après-midi. Ils réclament toujours plus de moyens.
Une cellule psychologique a par ailleurs été mise en place pour les élèves et le personnel, qui pour certains ont été pris par surprise lors de l'attaque.
En parallèle, le rectorat et la préfecture ont annoncé l'identification de trois individus impliqués dans l'assaut. Une personne a été interpellée.