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Ce que l'on sait sur les tirs de mortier qui ont visé une cité scolaire et son personnel à Vénissieux

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La cité scolaire Sembat-Seguin de Vénissieux (Rhône), a été la cible de tirs de mortiers, ce jeudi 3 octobre. Une personne a été interpellée.

La cité scolaire Sembat-Seguin de Vénissieux (Rhône) et son personnel ont été visés par des tirs de mortiers ce jeudi 3 octobre. Une soixantaine d'individus sont à l'origine de ces incidents. Trois personnes, soupçonnées d'avoir pris part à ces actions ont été identifiées, et l'une d'entre elles a été interpellée.

Certains professeurs ont exercé leur droit de retrait ce jeudi 3 octobre. Les cours reprendront ce vendredi 4 octobre.

• Le personnel aussi visé

Les faits se sont déroulés aux alentours de 8 heures, dans la cité scolaire Sembat-Seguin de Vénissieux, quelques minutes avant le début des cours. L'établissement scolaire a été visé par des tirs de mortiers. Selon plusieurs syndicats enseignants, certains tirs visaient directement du personnel.

"Ils ont jeté des mortiers et des fumigènes en direction de l'établissement et le portail est hors d'usage. Deux personnels de l'établissement ont été aussi visés par des jets de projectiles", indiquait un professeur à BFM Lyon.

• La façade touchée, des poubelles incendiées

Ces tirs ont également touché la façade de l'établissement scolaire. En plus de ceux-ci, le rectorat indique que plusieurs fumigènes ont été allumés et ont été jetés en direction de la loge. Certains employés ont aussi été la cible de jets de pierres lors de leur arrivée en voiture.

Devant l'établissement, des poubelles ainsi que des caddies ont été remplis de liquides inflammables et incendiés devant le portail. Ce dernier est désormais hors service, précise les syndicats enseignants dans leur communiqué de presse.

Dans une rue alentour à l'établissement, une voiture a également été incendiée.

• Une personne interpellée, la sécurité renforcée

D'après la préfecture à BFM Lyon, une soixantaine d'individus sont à l'origine de ces incidents. Trois personnes, soupçonnées d'avoir pris part à ces actions ont été identifiées. L'une d'entre elles a été interpellée.

La sécurité a été renforcée autour de l'établissement avec deux équipages de police et des patrouilles régulières. Cette surveillance va continuer ce vendredi 4 octobre aux heures d'entrée et de sortie.

• Les cours reprendront vendredi, une cellule psychologique en place

Par la suite, certains professeurs ont exercé leur droit de retrait et des cours de l'après-midi ont été annulés par le rectorat. Dans un communiqué de presse, la préfecture du Rhône précisait que malgré cela, l'accueil des élèves restait "assuré".

De son côté, proviseur de l'établissement François Martin a indiqué que 1.000 élèves avaient bien eu école ce jeudi 3 octobre.

Les cours reprendront bien demain, vendredi 4 octobre, précise la direction de l'établissement. Une cellule psychologique a été mise en place.

• Les enseignants dénoncent un manque de moyens

Ces incidents interviennent quelques jours après un autre événement similaire. En début de semaine, un enseignant avait été visé par un jet d'aimant en classe. Mais selon les syndicats, ce type d'incident aussi violent et aussi tôt dans l'année est inédit. Ces derniers évoquent aussi des jets de projectiles "répétés" dans les classes à grands effectifs.

Une situation "accentuée", selon eux, par une "pénurie inédite de moyens humains" en cette rentrée scolaire.

D'après les syndicats, les personnels ont alerté le rectorat dès le 4 septembre dernier, suivis d'autres établissements (Fays, Brossolette, Doisneau, Camus-Sermenaz, Brel).

• Condamnation des autorités

Dans leur communiqué de presse, la préfecture du Rhône et l'académie "condamnent fermement ces incidents et apportent leur soutien aux enseignants, personnels et élèves face à des comportements inadmissibles".

"Des sanctions seront prises dans les meilleurs délais à l’encontre des fauteurs de trouble afin de faire respecter l’autorité de l’État et préserver l’espace scolaire", assurent-elles.

Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Fabrice Pannekoucke s'est rendu sur place en fin de journée. "Ce qui s'est produit ce matin est absolument inqualifiable, il n'y a pas de mots (...) C'est d'abord de l'extrême violence et ça on ne peut qu'être frontalement opposé et le dénoncer avec la plus grande fermeté", a-t-il déclaré.

Il poursuit: "les publics qui se sont donnés à cet exercice, je les qualifie de voyous. Il y a des époques où on les aurait qualifiés de barbares. Venir s'attaquer ici à un établissement scolaire, c'est s'attaquer à un signe de la République et l'un des plus importants, puisque c'est celui où on apprend à devenir adultes, où on reçoit les enseignements".

• La ministre de l'Éducation nationale réagit

De son côté, la ministre de l'Éducation nationale Anne Genetet a également réagi à ces incidents.

"Je vais être très claire, nos écoles expriment la plus grande fermeté, exercent cette plus grande fermeté", a-t-elle indiqué.

Et d'ajouter: "oon ne doit rien laisser passer, il n'est pas acceptable que l'on s'attaque à ce qui est le terreau de notre république qui est l'école."

• La maire de Vénissieux adresse un courrier au recteur

La mairie de Vénissieux, Michèle Picard, a aussi apporté son soutien "à l'ensemble du personnel ainsi qu'aux lycéens, face à une situation aussi intolérable qu'inadmissible". "Je condamne sans appel des actes de violences qui interviennent dans un contexte déjà difficile", indique-t-elle.

Cette dernière précise avoir adressé un courrier à Olivier Dugrip, recteur de l'académie de Lyon "pour demander des moyens humains et financiers et garantir de meilleures conditions de travail pour les équipes enseignantes et d’apprentissage pour les élèves".

Solenne Bertrand