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"Exiger plus de moyens": les enseignants de plusieurs lycées de l'est lyonnais en grève ce jeudi

Le lycée Frédéric Faÿs de Villeurbanne (image d'illustration).

Le lycée Frédéric Faÿs de Villeurbanne (image d'illustration). - Capture d'écran/Google Maps

Près d'une semaine après l'agression d'un professeur dans un lycée de Villeurbanne, les syndicats appellent à une grande mobilisation des enseignants de l'Est lyonnais ce jeudi 26 septembre.

La mobilisation des enseignants continue dans le Rhône ce jeudi 26 octobre, près d'une semaine après l'agression d'un professeur d'éco-gestion dans un lycée de Villeurbanne.

Dans l'est lyonnais, les syndicats d'enseignants appellent à une grève des enseignants des lycées Jacques Brel et Marcel Sembat de Vénissieux, Robert Doisneau de Vaulx-en-Velin, Faÿs et Brossolette de Villeurbanne et Camus-Sermenaz à Rillieux-la-Pape. Ils exigent "plus de moyens".

"Des incidents graves"

"Les ministres de l’éducation nationale défilent, et notre réalité est toujours la même: il manque encore des enseignant-e-s devant les élèves à la rentrée dans nos lycées, comme dans la plupart des lycées de France. Certains cours ne sont toujours pas assurés", écrivent les équipes mobilisées des lycées en question, dans un communiqué.

"Pour assurer nos missions d’éducation correctement et lutter contre les inégalités, il faut des moyens humains", appuient-ils s'alarmant d'une explosion du nombre d'élèves par classe, qui dépasse largement la barre des 30 dans plusieurs établissements.

"Des incidents graves viennent de se produire dans plusieurs de ces classes comme l’illustre malheureusement l’agression subie par notre collègue du lycée Faÿs. Des conseils de discipline sont déjà programmés alors même que nous n’avons pas dépassé un mois de cours. Les dispositifs pédagogiques deviennent impossibles", s'inquiètent les professeurs.

Un manque de personnels

Selon le communiqué des enseignants mobilisés, il manque des personnels médico-sociaux ou d'accompagnement dans leurs établissements. "Comment peut-on accueillir correctement les élèves dans ces conditions? Ces défauts de recrutement sont un scandale et illustrent le mépris du rectorat et du ministère pour nos élèves et leurs familles", soulignent les équipes mobilisées.

Ces dernières indiquent avoir alerté le rectorat et sollicité des audiences, "en vain". Elles pointent notamment du doigt la perte des heures du dispositif "je réussis au lycée". "Les élèves des quartiers populaires n’ont-ils et elles plus le droit de réussir ? Nos élèves et leurs familles ne peuvent se permettre des coachs privés et des cours particuliers pour préparer le bac, le grand oral et affronter Parcours Sup. Aucun financement n’est prévu pour des entraînements aux examens, pour du tutorat ou du soutien scolaire au sein de nos établissements", complètent les personnels des établissements.

Pour toutes ces raisons, les équipes donnent rendez-vous aux personnels qui souhaitent se mobiliser pour "les Olympiades du mépris social ce 26 septembre, devant le rectorat".

Déjà en opération "lycée mort" ce mardi 24 septembre, les personnels de l'établissement Frédéric-Faÿs avaient déjà annoncé leur volonté de continuer leur mobilisation ce jeudi.

Vendredi dernier, un professeur d'éco-gestion a été frappé à trois reprises par un élève et a eu le nez fracturé. Depuis, l'établissement dénonce "la dégradation du climat scolaire" mais aussi "l'absence de réponse du rectorat à (leur) demande de moyens supplémentaires pour faire face à cette situation".

Solenne Bertrand