"On a eu très peur": les battues aux sangliers inquiètent les habitants de Sathonay-Camp

Un sanglier - Image d'illustration - Tobias Schwarz / AFP
Les habitants de Sathonay-Camp dans le Rhône font la chasse aux chasseurs. Depuis l’automne 2024, quatre battues aux sangliers ont été organisées le dimanche dans l’espace du Ravin, à proximité des habitations de Sathonay-Camp. Une situation qui alarme les riverains, inquiets pour leur sécurité.
La dernière battue, il y a deux semaines, a particulièrement marqué les esprits: elle s’est déroulée dans l’enceinte d’un poney-club, perturbant fortement les enfants présents, surpris par la présence d’hommes armés.
"Je n'ai pas envie qu’elles se prennent une balle perdue"
"Les enfants étaient sur la carrière et là, on a vu les chasseurs arriver avec les chiens, la battue avec les sifflets et des coups de fusil qui ont fait très peur à nos poneys et on a eu très peur pour la sécurité de nos enfants", explique à BFM Lyon Yaëlle Farge, gérante du Poney Club du Val de Saône.
Les battues ont également lieu à quelques mètres des sentiers très fréquentés par les promeneurs. De nombreux habitants ont alerté la mairie, redoutant qu’un drame survienne.
"Dimanche, j’avais mes petites-filles chez moi. Je n'ai pas envie qu’elles se prennent une balle perdue. On n’est jamais prévenu. Paraît-il qu’il y avait un panneau dans le chemin de la vallée, mais quand je suis sortie de chez moi, il n’y en avait aucun. Et il y avait des gens qui se promenaient à vélo, des gens à pied", alerte Christine Levera, membre de l’association Les Voix du vallon.
Les riverains veulent des battues en semaine
Pour les riverains, la demande est claire: que les battues soient organisées en semaine, lorsque le poney-club et les sentiers sont moins fréquentés. Une proposition qui ne convainc pas la Fédération de chasse du Rhône.
"Les chasseurs chassent le dimanche, ils sont comme d’autres activités. Eux, ils prennent les moments qui sont libres pour pouvoir faire ces battues. Alors qu’il y ait plus de communication, pourquoi pas", concède Alain Berlioz-Curlet, président de la Fédération.
"Cette espèce fait des dégâts et d’un autre côté, on a des critiques parce qu’on met des moyens", regrette-t-il.
Les collectifs par ailleurs réclament également la sanctuarisation de ces bois de l’espace du Ravin, car il s'agit de l'air de nichage du hibou grand-duc. L’association Les Voix du Vallon y prévient sur son site qu'un couple de cette espèce, s’y reproduit depuis plusieurs années.