Mobilisation des agriculteurs: plusieurs actions à venir dans le Rhône, des "feux de la colère" prévus lundi

Dix mois après le blocage des autoroutes partout en France, les agriculteurs se mobilisent à nouveau. Dans un communiqué diffusé le vendredi 15 novembre, les Jeunes Agriculteurs et la FDSEA du Rhône ont annoncé l'organisation de plusieurs actions jusqu'à lundi dans le département pour faire part de leur colère.
En cause: la concrétisation des promesses faites par le gouvernement, qui peine à venir, alors que "de nombreux agriculteurs vivent des situations alarmantes avec des récoltes en berne, un climat ravageur, des maladies galopantes".
Depuis plusieurs mois, les agriculteurs sont confrontés à une météo parfois dévastatrice avec des crues dans certaines régions qui ravagent leurs récoltes. En parallèle, la fièvre catarrhale s'attaque aux élevages et provoque l'inquiétude des exploitants.
Des "feux de la colère" lundi
La FDSEA du Rhône et les Jeunes agriculteurs annoncent alors plusieurs actions, qui se dérouleront en trois temps.
Entre ce vendredi soir et lundi, les panneaux de communes seront bâchés et retirées de leur emplacement, "pour transmettre symboliquement que sans panneaux indicateurs, 'nous sommes perdus'".
Lundi 18 novembre, une rencontre sera ensuite organisée dans la matinée avec des parlementaires et une délégation Jeunes Agriculteurs - FSEA du Rhône. Cette rencontre se déroulera à l'intersection du Pont Raymond Barre et du Pont Pasteur, dans le quartier Confluence de Lyon.
Les panneaux retirés durant le week-end seront déposés sur le lieu de ces échanges. L'objectif: "transmettre aux parlementaires que nous marchons toujours sur la tête".
À la suite de cette rencontre, des "feux de la colère" seront allumés aux alentours de 19h30 dans tout le département. Les agriculteurs entendent exprimer leur détresse et leur colère.
Le Mercosur au cœur des tensions
Cette colère s'est intensifiée avec la question de l'accord UE-Mercosur revenue sur le devant de la scène ces derniers jours. Lors du G20, prévu les 18 et 19 novembre au Brésil, l'Union Européenne pourrait conclure un accord de libre-échange avec les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay et Bolivie), bien que la France s'y oppose "en l'état". La perspective de voir cet accord être validé est perçue comme "une ultime provocation" par les artisans de la terre.
Ils dénoncent la mise en place d'importations massives de produits agricoles et alimentaires "alors que l'Europe impose aux agriculteurs français et européens des réglementations absurdes". Ils rappellent que ces produits ne respecteraient pas nos normes avec notamment: l'utilisation d'antibiotiques, l'absence de traçabilité ou encore la présence de substances phytosanitaires interdites en Europe.
Du côté du gouvernement, Michel Barnier a réagi à la grogne des agriculteurs et à leur volonté de se remobiliser. Au micro de France Bleu ce vendredi, le Premier ministre a assuré que "l'on ne doit pas laisser ces gens dans leur détresse, dans leur solitude".
"Toutes les promesses faites aux agriculteurs seront respectées", a-t-il martelé.