Meurtre d'une Rhodanienne en Italie: ses parents assurent avoir "tout fait" pour qu’elle quitte son compagnon

"Il la tenait en lui disant qu’il avait besoin d’elle". Deux mois jour pour jour après la découverte du corps sans vie d'Auriane, dans le Val d’Aoste en Italie, les parents de la jeune Rhodanienne de 22 ans se sont confiés à nos confrères du Progrès.
Son compagnon, Sohaib T., un jeune Italien de 21 ans suspecté du meurtre et interpellé à Lyon le 10 avril dernier, y est décrit comme un homme violent ayant une totale emprise sur leur fille.
"Il empêchait Auriane de se lever. Il ne faisait aucun effort pour parler français", raconte ses parents, séparés, qui l'ont tour à tour hébergé puis mis à la porte face à son comportement.
"Jamais, nous n’avons abandonné notre fille"
Observée plusieurs fois avec des blessures par ses parents, tantôt à la lèvre ou encore au nez, la jeune femme a d'ailleurs subi des violences de la part du jeune Italien plusieurs mois avant son meurtre. Elle avait porté plainte à deux reprises pour violences contre son compagnon en 2023 et 2024.
"Il n’a pas nié l’avoir frappée. Il m’a dit que les femmes devaient obéir aux hommes. Il n’en démordait pas", indique le père de la victime au journal Le Progrès.
"Jamais, nous n’avons abandonné notre fille! Nous avons tout fait pour qu’elle le quitte mais à chaque fois, il la récupérait par un chantage affectif", expliquent les parents de la jeune femme.
Vol de son "portable", de "ses papiers", de son accès à son "compte Google photos" ou encore à Instagram... Là encore, les parents de cette dernière se souviennent du comportement de Sohaib T. qui ont amené la jeune femme à vouloir se séparer de lui à plusieurs reprises, sans succès.
"Il l’apitoyait en lui racontant que sa mère était mourante, puis morte, que ses frères étaient décédés. Elle tombait dans le panneau. On pense qu’elle l’a suivi en Italie pour récupérer l’accès à ses comptes", racontent ses parents.
Ces derniers se souviennent, enfin, d'une jeune femme, danseuse dans la capitale autrichienne, qui "n’était pas dans le négatif mais dans la lumière". "Notre fille dansait dans des cabarets et se déplaçait dans toute l’Europe pour son travail. Elle était aussi en lien avec plusieurs agences de mannequinat. Vienne, c’était une sécurité pour elle car il ne pouvait pas la suivre".
Le suspect interpellé à Lyon grâce à son téléphone
Le jeune Italien de 21 ans avait été interpellé le mercredi 10 avril dernier à Lyon. Le bornage du téléphone de l'homme, qui était recherché depuis la découverte du corps de la jeune femme de 22 ans, avait permis de le situer dans la capitale des Gaules.
Le suspect avait été interpellé en compagnie de deux personnes vers 20h30 à un arrêt de tramway du Cours Charlemagne, dans le 2e arrondissement de Lyon.
Le 25 mars dernier, une dizaine de jours avant la découverte du corps de la jeune femme, le couple avait traversé ensemble et "sans incident" la frontière franco-italienne.
Averti par les autorités transalpines, le parquet de Grenoble avait alors ouvert une enquête pour violation du contrôle judiciaire à l’encontre du compagnon, établi le 13 janvier pour violences conjugales et menaces avant que la victime ne rétracte sa plainte.
Le parquet de Grenoble a, tout comme son homologue italien, ouvert une enquête pour meurtre. Le suspect a été placé en détention provisoire et doit être extradé en Italie.
Il a également été condamné le 3 mai dernier à six mois de prison pour des violences commises antérieurement à l'égard de la jeune femme lors d'un procès à Grenoble. Le jeune homme, maintenu en détention, a été en outre condamné à dix ans d'interdiction d'entrée sur le territoire français, comme requis par le parquet.