Lyon: une élue dénonce la "culture du viol dans la police", la préfecture condamne

Marine Chastan, adjointe écologiste à la mairie du 8e arrondissement, s'est attirée les foudres des fonctionnaires après avoir publié un tweet dimanche. Qu'elle a rapidement supprimé pour s'en expliquer par la suite.

Une nouvelle polémique agite la majorité écologiste à Lyon. Marine Chastan, adjointe aux personnes âgées et à la petite enfance à la mairie du 8e arrondissement, a dénoncé sur Twitter, dimanche, la présence de la "culture du viol" chez les forces de police. Des propos qui ont ulcéré les fonctionnaires ainsi que la préfecture.

Tout part d'une photo, postée par Fabien Bagnon, vice-président écologiste de la Métropole de Lyon. Le cliché est pris durant une manifestation, dimanche, lors de la Journée internationale du droit des femmes.

Marylène Millet, maire UDI de Saint-Genis-Laval, y repère une pancarte sur laquelle figure l'inscription "Police nationale = viol". "Rien ne vous choque dans cette photo?", s'interroge l'édile.

"Les victimes, on les protège"

C'est alors que Marine Chastan, élue écologiste, intervient. Et répond: "La culture du viol est présente chez les forces de police ainsi que le phénomène du victim blaming (le fait de pointer du doigt la victime d'une agression, NDLR)".

Si le tweet a ensuite été supprimé, cette affirmation a déclenché la colère des syndicats de police. "Nous, on est là. On répond présent", assure Bertrand, de Force ouvrière, au micro de BFM Lyon. Le fonctionnaire dénonce "un tweet fait d'un canapé de façon inconséquente" et regrette que la police "(se fasse) emballer dans une culture du viol". Force ouvrière a demandé un droit de réponse.

"Si elle existe, elle doit être combattue", poursuit le policier. "Et nous, on la combat. On n'est absolument pas dans la culture du viol. Les victimes, on les protège, on les défend au péril de notre vie. On ne nous fait pas la morale comme ça. C'est inadmissible."

Insultes et intimidation

Thierry Suquet, préfet délégué pour la Défense et la Sécurité, abonde en ce sens. "Affirmer que la culture du viol est présente dans la police est inadmissible, diffamant et irresponsable, d'autant plus lorsque ces mots sont prononcés par une élue de la République", tacle-t-il.

Marine Chastan est revenue sur son tweet dans la soirée de ce lundi. "Hier, j'évoquais la 'présence' de Culture du Viol. Ce qui ne veut pas dire 'les policiers sont des violeurs', si certains agents l’ont pris de cette manière je m’en excuse, ce n’est pas du tout mon propos", écrit-elle sur le réseau social. Et regrette avoir reçu "un flot d'insultes" et avoir été victime d'"intimidation". "Ne faisons pas de ce problème un tabou et continuons à travailler à son amélioration", insiste-t-elle.

Clémence Delarbre avec Florian Bouhot