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Lyon: un centre de recherche établit un lien entre cancer du sein et pollution atmosphérique

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Le centre de lutte contre le cancer Léon-Bérard a suivi plus de 100.000 femmes et étudié leur exposition à certains polluants pendant 21 ans.

C'est une étude unique en son genre. Le Centre de lutte contre le cancer Léon-Bérard de Lyon, en partenariat avec la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer, a établi un lien entre le cancer du sein et la pollution atmosphérique.

"Des études épidémiologiques et expérimentales ont suggéré que l’exposition à des polluants environnementaux, en particulier ceux à effet perturbateur endocrinien, pourraient avoir un rôle dans le développement du cancer du sein. [...] Néanmoins, à ce jour, les données de la littérature sur leurs effets sur le cancer du sein sont discordantes et un certain nombre de limites méthodologiques persistent", écrit le centre sur son site Internet.

Cinq polluants augmentent le risque de cancer du sein

Pendant 21 ans, de 1990 à 2011, 10.444 femmes, dont la moitié étaient atteintes de la maladie, ont été suivies. Leur exposition à huit polluants a été évaluée. Le projet Xenair établit de manière certaine le lien entre cinq de ces polluants et le risque de cancer du sein.

Il s'agit de particules et particules fines mais aussi de polluants émis par le trafic routier, le chauffage au bois ou encore l'industrie manufacturière. Selon le polluant concerné, le risque de cancer du sein augmente de 8% à 19%.

Selon les résultats de l'étude, 9% des cancers du sein détectés auraient pu être évités si les niveaux d'exposition au dioxyde d'azote étaient conformes aux recommandations de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

"Les résultats de l’étude Xenair suggèrent que la réduction des concentrations des polluants de l’air en France a le potentiel de contribuer à la prévention du cancer du sein. Cet investissement est essentiel pour prévenir la maladie et pourrait être compensé par les économies en matière de traitement, de prise en charge, et de coût pour la société par les cancers évités", écrivent les chercheurs.

L'étude Xenair est toujours en cours et cherche à déterminer si trois autres polluants peuvent aussi provoquer des cancers du sein.

Sarah Boumghar