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Lyon-Turin: 200 personnes se rassemblent en soutien au chantier controversé de la ligne ferroviaire

Le tunnel de la ligne TGV Lyon-Turin en cours de construction à Chiomonte, en Italie, le 18 janvier 2023

Le tunnel de la ligne TGV Lyon-Turin en cours de construction à Chiomonte, en Italie, le 18 janvier 2023 - MARCO BERTORELLO © 2019 AFP

Près de 200 personnes dont de nombreux élus se sont rassemblés ce jeudi dans la vallée de Maurienne en soutien au chantier controversé de la ligne ferroviaire Lyon-Turin, avant un week-end de mobilisation de ses opposants.

Des élus, maires, députés et sénateurs de Savoie, mais aussi des habitants de la vallée se sont réjouis que le ministre des Transports Clément Beaune ait commencé à chiffrer l'enveloppe prévue par l'Etat pour la construction des voies ferrées côté français.


Tous souhaitent une accélération du projet et à "des décisions pour la suite": le gouvernement n'a toujours pas arrêté le tracé des 150 kilomètres de voies entre Lyon et Saint-Jean-de-Maurienne.

"L'intérêt de la ligne n'est plus à démontrer"

"L'intérêt de la ligne n'est plus à démontrer, économique, touristique", a affirmé Jean-Paul Margueron, président de la communautés de communes, en montrant des résidences en construction autour de la gare.

Sur Facebook, l'édile explique que cette mobilisation est pour "exiger de l’Etat le financement des accès français, et soutenir le chantier Lyon-Turin, le développement économique, la mobilité durable et l’intégration européenne."

"Le Lyon-Turin, ce n'est plus un projet, c'est déjà une réalité dans notre territoire, dans nos aménagements", a renchéri Philippe Rollet, maire (sans étiquette) de Saint-Jean-de-Maurienne.

"L'intérêt de la ligne n'est plus à démontrer"

Nombre d'élus ont aussi fustigé le discours des "donneurs de leçons" "venus de l'extérieur, de Lyon, de Paris", en référence à la prochaine manifestation des opposants au projet.

Laurent Wauquiz, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, soutient le projet de la ligne ferroviaire sur Twitter. "Le Lyon-Turin est indispensable pour l'avenir de nos territoires alpins. Ce projet permettrait de réduire de moitié les camions dans nos vallées. Je ne comprends pas les extrémistes qui se disent écologistes et qui s'opposent à un projet qui favorise l'environnement", déclare-t-il.

"Le Lyon-Turin est éminemment écologique", a appuyé Émilie Bonnivard, députée (LR) de Savoie, mentionnant les gains annoncés en termes de trafic et d'émissions de CO2.

"Mettre le fret sur les rails plutôt que la route, il n'y a pas plus écologique !", a approuvé Hervé Gaymard, le président (LR) du département de Savoie.

Rodolphe Gilbert-Collet, jeune retraité mauriennais de 63 ans, se soucie de l'avenir de sa vallée: "il y a un coup à jouer, je veux qu'on lègue quelque chose qui a du potentiel à nos enfants".

"Détruire la montagne"

Élise, 78 ans, est venue manifester avec un panneau "Haut les coeurs pour le Lyon-Turin". Elle a grandi dans la vallée "voit la pollution" et dénonce le "fort trafic des voitures".

Les Soulèvements de la Terre et les No-Tav italiens ont de leur côté prévu de manifester samedi pour dénoncer l'impact écologique du chantier "ferroviaire titanesque, impliquant le forage de 260 km de galeries à travers les massifs alpins", qui va "détruire la montagne pour les intérêts économiques de quelques-uns au détriment du vivant".

Les organisateurs souhaitent un rassemblement "pacifique" et "sans affrontement", comme l'a dit Philippe Delhomme, maire du village de Villarodin-Bourget, près de Modane, lors d'une récente présentation à Lyon.

Quelque 4.000 personnes sont attendues à la manifestation prévue samedi selon le ministère de l'Intérieur, dont 400 à 500 "radicaux".

N.A. avec AFP